Le secteur dans lequel elles évoluent est certes prometteur, mais leur performance cette année risque d'être écorchée . Il s'agit des cimentières, pour lesquelles les analystes de CFG Group viennent de dresser leur diagnostic. Lafarge Ciments devrait voir ses revenus reculer de 0,6% à 5,3 milliards de DH. En conséquence, le résultat net part du groupe se trouvera en repli de 8,9%. Le même sort attend également Holcim Maroc, qui devrait se délester de 2,5% de son revenu de 2010, pour afficher à fin 2011 quelque 3,4 milliards de DH de chiffre d'affaires. Le résultat net, lui, s'inscrirait en retrait de 12,3%. La seule qui arrivera à s'en sortir est Ciments du Maroc. Ayant connu auparavant des périodes difficiles, les analystes estiment que dans un marché caractérisé par une surproduction et une concurrence acharnée, elle serait la seule parmi les trois à voir ses résultats se bonifier. Ainsi, au titre des revenus, les analystes tablent sur une croissance de 3% à 3,7 milliards de DH. Quant au résultat net, la progression serait de l'ordre de 3,1%, pour s'établir à 891,9 millions de DH. Ces prévisions peu prospères trouvent leur origine, selon CFG Group, dans l'environnement dans lequel ces entreprises évoluent. Certes, les fondamentaux du marché demeurent solides. Toutefois, l'arrivée d'un nouvel opérateur sur le marché, Ciments de l'Atlas, le repositionnement des sociétés dans les zones d'intervention de leurs concurrents, la forte inflation des coûts énergétiques, avec le renchérissement entre 15 et 20% du prix du coke de pétrole, pour la deuxième année consécutive, la tension sur les prix, qui se traduira par une baisse ou au mieux une stabilisation, ainsi que le spectre de la surcapacité, font que dans le détail, les trois sociétés seront affectées de manière différente. Ainsi, Lafarge Ciments, de par sa position de leader incontestable, devra concéder le plus en termes de parts de marché. Holcim Maroc, de son côté, «prise en tenailles entre Lafarge Ciments et Ciments de l'Atlas, n'a plus qu'à compter sur le bon réglage de sa «montre suisse», pour amortir les dégâts», lit-on dans la note de CFG. D'ailleurs, la société de Bourse leur fixe comme cours cible 1.346 DH et 1.880 DH respectivement, soit une décote de 15,9% et 14,5% par rapport aux cours constatés à la clôture de la séance de lundi, et les recommande ainsi à la vente. Par ailleurs, Ciments du Maroc, qui a évolué dans un contexte délicat depuis deux ou trois ans, du fait notamment de son manque de capacité de production, impliquant des achats importants de clinker, devrait profiter de son éloignement géographique au Sud jusqu'en 2014 pour écouler sa production sur un marché jugé porteur, surtout avec la mise en production de son usine moderne d'Aït Baha. Toutefois, sur le court terme, CFG Group lui fixe un cours cible de 955 DH, en décote de 4,7% par rapport au cours observé lundi, la recommandant à la conservation, grâce à ses bonnes perspectives fondamentales. «Le secteuir devrait donc expérimenter une pression sur les marges et la croissance des volumes et ne pourra pallier que partiellement cette pression sur le marché», concluent les analystes de CFG Group.