Une quinzaine de pré-commandes décrochées en dépit du report du calendrier initial de la manifestation. Ines, Fabrilec et Sirmel se retroussent les manches sur ce marché Les rideaux sont tombés dimanche sur quatre jours de prospection d'affaires en marge de la 5e édition du Forum Maroc Afric Elec, à Cotonou, au Bénin. S'il est encore bien prématuré d'établir un bilan des contacts pris sur ce marché par la dizaine d'entreprises marocaines du secteur, conduite par Maroc Export, les premières retombées semblent optimistes en dépit du quiproquo calendaire qui a mené au report de la manifestation, prévue initialement sur la période du 22 au 26 mai. Au total, une quinzaine de sérieux contacts – précommandes – ont été pris sur ce marché. Pour Saad Fnine, Export manager chez Elecmar, «le marché béninois est surtout prometteur pour notre segment d'éclairage publique». L'enseigne est spécialisée dans les appareillages électriques, l'éclairage et les systèmes de sécurité. Même son de cloche auprès des représentants d'Ines, une des plus grandes enseignes du secteur et qui connaît déjà le marché avec un important contrat de fourniture d'équipement décroché en 2009. «Nous comptons capitaliser sur les acquis de notre expérience dans le secteur de l'eau et de l'électricité, auprès de nos clients sur ce marché», nous explique Driss mahjabi, responsable communication d'Ines Maroc. L'enseigne ne devrait d'ailleurs pas s'en limiter à une présence commerciale. Elle envisage même, de façon très sérieuse, un important projet d'investissement dans la région pour la construction d'une unité industrielle. «Nous avons plusieurs propositions que nous étudions actuellement. Le Burkina Faso est l'un des pays les plus pressentis à abriter ce projet», nous informe le responsable. Quant à Fabrilec, une autre grande enseigne du secteur et de la délégation marocaine, l'objectif est clair : répéter l'exploit consenti au Burkina Faso, un marché voisin et qui partage les mêmes ambitions et projets de généralisation de l'accès à l'énergie électrique. L'enseigne exécute, en effet, actuellement un marché d'électrification de 87 localités au Burkina Faso, décroché il y près d'une année, pour une valeur globale de 200 millions de dirhams. La prospection était également l'objectif principal de Sirmel, une enseigne marocaine active dans le domaine de la distribution de matériel électrique. Après la création de Sirmel Sénégal en 2011, la société n'écarte par de s'installer sur le marché béninois. Electrification rurale Il est certain que l'offre marocaine mise beaucoup sur les différents programmes d'électrification rurale lancés par plusieurs pays de la région, encore très peu électrifiés. Au Bénin, plus particulièrement, l'importance des besoins de développement du secteur (production déficitaire, réseau de distribution et transport vieillissant, densification, etc), en fait un marché à fort potentielpour l'offre marocaine. «Les récentes statistiques révèlent un faible taux d'accès des ménages au service de fourniture d'électricité, particulièrement en zone rurale. Le taux d'électrification est passé de 25,6% en 2008 à 27,1% en 2009, mais reste encore très faible», nous explique Clauvis Agossou, président de l'Association des fournisseurs et installateurs de matériels électriques et d'eau du Bénin (Afimeeb), principale structure patronale représentative du secteur. Selon les objectifs du gouvernement local, sur les 155 localités prévues pour être électrifiées entre 2006 et 2009, 120 l'ont été réellement, soit un taux de réalisation de 77,41%, portant le taux de couverture national à 27,1% en 2009 contre 25,7% en 2006, selon les chiffres du Conseil béninois d'Analyse économique. «D'importants défis restent à être relevés afin de réduire le déficit énergétique du Bénin. De plus, avec un important retard d'investissement, qui dépasse les 180 milliards de Francs CFA, pour la modernisation du réseau de transport et de distribution du pays, le Bénin est un marché propice au développement de l'offre du royaume dans ce secteur.