Amine Diouri Responsable Etudes PME Chez Inforisk Dans une conjoncture des plus complexes, les sociétés doivent faire preuve de vigilence dans la constitution de leur portefeuille clients-fournisseurs. Se passer de cette réflexion, c'est prendre un risque majeur pour leur survie future. Les ECO : entreprises marocaines sont-elles conscientes de l'importance de la gestion du risque de contrepartie ? Amine Diouri : Effectivement. Face aujourd'hui à la crise conjoncturelle que traverse le pays, les entreprises marocaines doivent faire face à des problèmes de trésorerie encore plus importants. Ces sociétés, en premier lieu les petites et moyennes entreprises (PME), sont particulièrement sensibles à la gestion de leurs portefeuilles «clients» et «fournisseurs », et donc complètement à l'écoute de services leur permettant de se renseigner sur eux. Je dirai même que la gestion du risque de contrepartie est devenue leur principale préoccupation : détecter bien en amont les difficultés financières des partenaires commerciaux potentiels, identifier les signes avant-coureur d'une défaillance probable d'un client ou fournisseur, anticiper le risque d'insolvabilité de celui-ci. Se passer de cette réflexion pour l'entreprise, c'est prendre un risque majeur pour sa survie future. Quels outils propose Inforisk pour répondre à cette problématique de risque d'insolvabilité ou de défaillance d'un partenaire ? Les produits phares d'Inforisk répondant à ces problématiques sont les services de consultation et de surveillance. La consultation via l'accès à notre plateforme Inforisk permet d'avoir accès à une information fiable, mise à jour quotidiennement et particulièrement exhaustive (320.000 fiches entreprises, 550.000 bilans...). De plus, ce service permet d'accéder à des informations d'ordre signalétique (dénomination, dernière adresse connue, registre de commerce, activité...), financier (bilans, ratios, analyse financière) et juridique (notifications légales et judiciaires actualisées quotidiennement : liquidation judiciaire, saisie, ventes aux enchères...). Tout cela permet à l'entreprise de couvrir l'essentiel des informations disponibles sur son partenaire commercial. Pour les néophytes en matière de compréhension de ces informations techniques, le score Inforisk permet de prendre une décision simple, rapide et sûre, quant au risque d'insolvabilité d'une entreprise. Le service de surveillance permet d'être alerté quotidiennement et par mail, sur tout changement légal ou judiciaire intervenant dans la vie d'une entreprise qui vous intéresse : redressement judiciaire, changement d'adresse ou de dirigeants... Pour illustrer la prise de conscience des entreprises marocaines concernant le risque de contrepartie, je vous dirai que le chiffre d'affaires de la société a crû de 50% annuellement en moyenne, entre 2009 et 2012. Cette prise de conscience est-elle également présente chez toutes les PME ou seules les grandes structures sont-elles concernées ? Toutes les entreprises sont sensibles à cette problématique de solvabilité. Quand vous allez voir votre banque pour un prêt, celle-ci cherche aussi à mesurer votre degré de solvabilité ! Dans notre portefeuille de clients, se trouvent aussi bien des grandes entreprises que des PME. Tous les secteurs sont également représentés : banques et sociétés de financement, entreprises industrielles, de services ou de négoce. Quels sont justement les risques auxquels s'exposent les entreprises qui n'accordent pas d'importance à la gestion de leur risque de contrepartie ? Le risque client d'une entreprise, c'est-à-dire la part importante d'un client dans votre chiffre d'affaires n'est pas à négliger. En cas de défaillance d'un client représentant 40 voire 50% de votre activité, se pose alors la question de votre propre survie : baisse importante de votre marge brute, problème de financement du besoin de fonds de roulement (BFR), crédit de trésorerie supplémentaire (si le banquier vous l'accorde !), générant davantage de charges financières, réduisant d'autant votre marge nette. Bref une spirale négative sans fin. De la même manière, la perte d'un fournisseur important aura forcément un impact sur le processus de production de l'entreprise : en chercher un nouveau peut signifier des marges négociées moins intéressantes (d'où l'impact sur la marge opérationnelle), mais aussi des délais de paiement plus contraignants pour la trésorerie de l'entreprise. Le décideur (chef d'entreprise, dirigeant, responsable financier) a donc tout intérêt à se prémunir contre ces menaces bien en amont, en prenant le maximum d'informations commerciales et financières sur son partenaire !