Les statistiques fournies par le cabinet Inforisk notent une hausse des défaillances d'entreprises estimée à 33% en 2013. Dans ce contexte, l'étude menée par Inforisk note que seules 4,2 PME ont opéré une augmentation de capital en 2013 contre 4,3 en 2012 et 4,7 en 2011. Au cours des premiers mois de l'année 2014, une hausse de 17% du nombre des entreprises défaillantes est enregistrée en comparaison avec les statistiques de 2013. L' année 2013 a fait état d'une hausse des défaillances d'entreprises de 33% en glissement annuel. C'est ici le résultat d'une étude réalisée par le cabinet Inforisk qui note la multiplicité des causes de défaillances. Dans un contexte macro-économique difficile, notamment pour les partenaires commerciaux traditionnels du Maroc (France, Espagne), il est possible d'ajouter des phénomènes micro-économiques majeurs affectant directement les sociétés marocaines comme l'assèchement des liquidités bancaires qui limite l'octroi de crédits bancaires aux entreprises et l'allongement des délais de paiement en attendant la nouvelle mouture de la loi. Dans ce contexte, l'étude menée par Inforisk note que seules 4,2 PME ont opéré une augmentation de capital en 2013 contre 4,3 en 2012 et 4,7 en 2011. Ceci, sachant que les PME continuent de disposer aujourd'hui de trois sources principales de financement à savoir les capitaux propres, l'endettement bancaire ou financier et le crédit inter-entreprises. Aussi, malgré l'accentuation de la crise économique entre 2011 et 2013, le nombre d'augmentation de capital a diminué de 12% sur cette même période. «Cette tendance baissière des augmentation de capital peut être rapprochée de la forte hausse en parallèle du nombre de défaillances d'entreprises pour émettre le postulat selon lequel les PME auraient pu être suffisamment capitalisées pour pouvoir résister à la crise», explique Amine Diouri, responsable études PME à Inforisk. Des défaillances ciblées Tous les secteurs n'ont pas été concernés par la défaillance. Cette dernière a touché des activités bien précises. Les quatre secteurs les plus touchés sont le commerce et la réparation automobile, l'immobilier et les services aux entreprises, le BTP et enfin les industries manufacturières. Ces quatre secteurs représentent, en 2013, 79% des entreprises défaillantes. La part de ces secteurs dans le nombre total des défaillances est cependant restée stable. Deux secteurs ont en revanche fait preuve de résilience, à savoir les activités financières et la pêche/aquaculture. La tendance au 1er trimestre 2014 semble être au mieux une stagnation du taux d'augmentation du nombre de défaillances. Au cours des premiers mois de l'année 2014, Inforisk enregistre une hausse de 17% du nombre des entreprises défaillantes en comparaison avec les statistiques de 2013. Pour l'heure, tous les spécialistes s'accordent sur le fait qu'il est particulièrement important de rester attentif aux premiers signes de défaillance qui sont, entre autres, une baisse importante et subite du CA, une détérioration des marges, une dégradation du BFR via la forte hausse du poste client, une augmentation faramineuse du niveau d'endettement de l'entreprise corrélée à une baisse des fonds propres entraînant des impacts sur les résultats nets négatifs. Amine Diouri, responsable Etudes PME à la société Inforisk, groupe Finaccess Les ECO : Quelle est la définition de la défaillance d'entreprise ? Amine Diouri : La défaillance d'entreprise est définie comme l'incapacité d'une entreprise à honorer ses engagements financiers, c'est-à-dire à payer à échéance ses dettes exigibles. À son niveau, Inforisk capte des évènements juridiques (représentatifs de l'état de défaillance d'une entreprise) via les annonces légales prévues dans le cadre de la procédure des défaillances. À cet effet, Inforisk dispose d'une cellule de production d'une cinquantaine de personnes qui captent ce type d'informations pour tenir à jour sa base de données: sur une année, plus de 150.000 évènements (dont les défaillances) sont ainsi captés. Dans un second temps, Inforisk classifie les évènements captés selon la nomenclature construite en interne et propre à la défaillance, dont voici quelques éléments: liquidation judiciaire, nomination d'un liquidateur, changement d'adresse du siège de liquidation, redressement judiciaire, cessation d'activité... En tout, Inforisk tient compte de 19 évènements permettant de définir l'état de défaillance. Comment la diagnostiquer ? La démarche suivie par Inforisk ainsi que les ressources mises à disposition sont décrites ci-dessus. Inforisk ne fait pas d'estimation ou de prévision sur des phénomènes micro-économiques. Cela est le métier des économistes, pas celui d'Inforisk. Le sien est de capter fidèlement tout type d'informations légales à travers l'exhaustivité des supports de publicité légale, de mettre en relief une évolution en cours des phénomènes observés et de les analyser au mieux, compte tenu de l'information disponible.