Le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime vient de livrer son traditionnel état des lieux sur la situation dans les marchés, au vu des productions relevées et des stocks disponibles des principaux produits de base consommés pendant le Ramadan. Constat général : l'offre couvre «de justesse» la demande pour certains produits phares, tandis que d'autres pèchent en qualité. La filière des dattes affiche une disponibilité de 29.000 tonnes, pour des besoins estimés à 20.000 tonnes pour le présent mois, soit une différence fragile de près de 8.000 tonnes. Le ministère ajoute pourtant que «l'approvisionnement du marché national est largement assuré, et les prix des dattes les plus consommées restent à des niveaux très raisonnables, équivalant ceux de 2010». Les légumineuses alimentaires font également état de la même stabilité générale des prix affichés, en comparaison avec le Ramadan précédent. Un maintien des prix qui pourrait peut-être compenser la dégradation notoire en qualité observée sur ces produits, et expliquée par divers facteurs. En effet, si pour les dattes la longue durée de conservation - avec des méthodes encore très peu évoluées chez les producteurs - des stocks des récoltes 2010/2011 est pointée du doigt, les pois chiches, par exemple, ont beaucoup perdu en qualité suite aux intempéries du mois de mai dernier. Ce dernier produit constitue d'ailleurs l'exception confirmant la règle de la stabilité des prix des légumineuses, affichant un tarif d'échange sur le marché en hausse suite à une production 2010/11 décevante. Du côté des filières animales, l'offre mensuelle est estimée à 28.000 tonnes, soit seulement 2.000 tonnes de marge par rapport à la demande exprimée durant ce mois (26.000 tonnes). Là aussi, les prix devraient demeurer «stables», selon la tutelle. La tomate vire au vert Dans ce panier conjoncturel des denrées alimentaires les plus prisées pendant ce mois, la tomate tire son épingle du jeu. Après avoir survécu à un vrai «coup de soleil» dans la période de forte canicule de fin juin-juillet (juin étant le dernier mois de la campagne de récolte), la production – ou ce qu'il en reste – est aujourd'hui estimée suffisante pour couvrir près de 80% des besoins du mois. Du coup, le prix moyen appliqué au détail est fixé actuellement à 6DH/kg, retrouvant son niveau de 2009. Par ailleurs, l'arrivée sur le marché des productions de tomates du mois de mai devrait apporter une certaine détente au marché, selon les sources officielles. «La demande sur les tomates est habituellement couverte par la tomate fraîche, complétée par le concentré de tomate, très utilisé pendant ce mois», explique-t-on auprès du département de l'Agriculture. Les viandes rassurent Pour les viandes blanches et les œufs, les risques semblent «largement» écartés en dépit d'une demande mensuelle estimée à 50.000 tonnes en 2011, contre 46.000 tonnes en 2010. Cela n'est toutefois pas le cas de l'huile de table, dont les prix affichent une hausse par rapport à 2010. Ça chauffe aussi sur le beurre, avec des prix supérieurs à ceux du Ramadan dernier, malgré une offre en progression de près de 7,5% par rapport à 2010. Pour ces deux produits, la hausse des cours mondiaux est indexée.