Pour combler le vide laissé par le retrait de l'ONA suite à sa fusion avec la SNI, l'indice MSCI Maroc revoit sa composition pour une meilleure représentativité. Plusieurs valeurs étaient présentées comme éligibles pour intégrer l'indice le plus suivi par les investisseurs internationaux. Finalement, c'est CNIA Saada et Sonasid qui intègrent le panier composé déjà de Maroc Telecom, Attijariwafa Bank et Addoha. Les nouvelles venues représentent les secteurs des assurances et des BTP. Si les analystes d'Attijari Intermédiation avaient vu juste pour les BTP, la surprise est venue du secteur des assurances qui se hisse ainsi dans la cour des grands. Les pronostics versaient plutôt vers les banques et le ciment avec la BCP et Lafarge comme valeurs candidates au même titre que Sonasid. Avec cinq valeurs, le MSCI Maroc est certes moins représentatif qu'en 2008 ou encore en 2001, mais la qualité des valeurs requises est beaucoup plus significative, permettant ainsi d'améliorer le poids de la Bourse de Casablanca par rapport aux autres pays émergents. Les cinq valeurs actuelles totalisent ainsi 229,1 milliards de DH de capitalisation, soit près de la moitié de la capitalisation de toute la place. «Cela pourrait susciter un intérêt plus sensible pour notre marché», souligne un analyste. Par ailleurs, hormis les trois valeurs qui n'ont plus à faire leurs preuves, notamment eu égard à leur poids dans les indices Masi et Madex, les deux valeurs nouvellement ajoutées présentent des niveaux de valorisation jugés attractifs. Selon la note d'Attijari Intermédiation, CNIA Saada, introduite en bourse en 2010, a rapidement amélioré son niveau de PER, estimant à 14 fois les bénéfices pour 2011 contre 16 en 2010. D'autres indicateurs expliquent son intégration dans l'indice MSCI Maroc. Il s'agit notamment de son niveau de liquidité qui est estimé intéressant avec un volume quotidien moyen de 17,6 millions de DH et un flottant de 15% de son capital. Sonasid, de son côté, présente un PER de 21,7 fois les bénéfices, un flottant de 23,1% de son capital et 2,4 millions de DH échangés sur la valeur quotidiennement. Mise à part ces indicateurs purement techniques, CNIA Saada a à son actif un positionnement solide face à ses concurrents. Mieux encore, la compagnie parvient à gagner des parts de marché au niveau de l'activité non vie. En ce qui concerne l'activité vie, l'assureur parvient à stabiliser son portefeuille en l'absence d'une relation bancassurance capitalistique, contrairement à ses principaux concurrents, Wafa Assurance et RMA Watanya. Quant à Sonasid, la situation de dégradation de ses marges, induite par la concurrence des nouveaux entrants sur le marché du rond à béton et du fil machine, n'est pas soutenable à moyen terme. Selon les analystes d'Attijari Intermédiation, «le marché devrait revenir, à terme, à des niveaux de marge normatifs suite à une prise de conscience des opérateurs du secteur, ce qui devrait in fine profiter à Sonasid». Le MSCI Maroc, baromètre des places boursières de la planète, se voit donc renforcé de deux valeurs correctement valorisées, contrairement à celles retirées en 2009 (CGI et BMCE Bank), et munie de tous les atouts pour attirer l'attention des investisseurs étrangers.