Un message royal pour réaffirmer une réorientation stratégique vers l'Afrique subsaharienne. La diplomatie économique est en branle, et donne des résultats. Les échanges entre le Maroc et la région subsaharienne ont progressé de 300% entre 2000 et 2010. Les échanges Sud-Sud n'ont jamais été autant d'actualité dans la politique de diplomatie économique du royaume. Dans son dernier discours marquant la 38e anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a réaffirmé l'orientation stratégique déjà bien perceptible du Maroc vers les économies au sud du Sahara, par le développement de ses relations économiques et commerciales à l'international. Il faut savoir que cette politique, alors qu'elle n'a été appliquée que durant les dix dernières années, porte déjà de bons fruits des deux côtés. Selon les plus récentes actualisations livrées par Oxford Business Group (OBG), les échanges entre le Maroc et les économies subsahariennes ont enregistré une hausse de 300% entre 2000 et 2010, et sont passés de 3,6 MMDH à 11,7 MMDH. Dans le détail, les importations provenant de la zone subsaharienne, elles, sont passées de 2,1 MMDH à 4,5 MMDH, tandis que les exportations sont passées de 2,1 MMDH à 7,2 MMDH (644,55 millions d'euros). Le royaume, qui se trouve dans une logique résolue de réduction du déficit de sa balance commerciale pour soutenir sa croissance économique, a multiplié les accords commerciaux : 500 partenariats ont ainsi été signés avec plus de 40 pays dans divers secteurs économiques au cours des dix dernières années. Par marché, les principales destinations subsahariennes des exportations marocaines restent le Sénégal, la Côte d'Ivoire, la Guinée Equatoriale et le Nigéria. Ces pays constituent à eux seuls environ 41% des exportations marocaines vers cette zone. En répartition sectorielle, les exportations de produits alimentaires ont représenté 37% des échanges avec l'Afrique subsaharienne, suivies par les machines et le matériel de transport (21%), ainsi que les produits chimiques (20%). Investissements Si ces échanges sont en progression annuelle, OBG juge le niveau actuel bien loin du potentiel exploitable. Les échanges avec les économies africaines ne pèsent pas plus de 5% du commerce extérieur du pays. De plus, le royaume reste aussi parmi les premiers investisseurs africains sur le continent. Plusieurs entreprises marocaines ont déjà réussi d'importantes opérations d'investissement dans la région. En Côte d'Ivoire par exemple, les entreprises marocaines s'intéressent de plus en plus au secteur immobilier, et un premier accord a été signé en novembre 2012 pour que le groupe Addoha participe à la construction de 2.600 logements. Un deuxième accord a été signé en décembre 2012 avec la société marocaine Alliances développement immobilier (ADI) pour construire 7.000 maisons à Abidjan et dans ses environs.