Hicham Zoubairi, lors du congrès du CJD à Dakhla./DR Au terme du 7e congrès du Centre des jeunes dirigeants d'entreprise du Maroc (CJD), qui s'est déroulé du 11 au 14 juin à Dakhla, Hicham Zoubairi est revenu sur la genèse de ce mouvement au Maroc. Le président vient de boucler un mandat de deux ans et en fait le bilan. Les ECO: Comment définiriez-vous le Centre des jeunes dirigeants d'entreprise du Maroc? Hicham Zoubairi: C'est d'abord un mouvement qui a été créé en France en 1938, et au Maroc en 2001. Nous avons sept sections à Tanger, Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès, Agadir et Dakhla. Nous œuvrons pour la promotion des valeurs dans l'entrepreneuriat, pour que l'économie soit au service de l'Homme. Nous travaillons sur la performance globale de l'entrepreneur et de l'entreprise, à savoir la performance économique, la performance sociale et la performance sociétale. Nous essayons d'apporter aussi une valeur ajoutée à la communauté, dans le sens où nous accompagnons les jeunes entrepreneurs en post-création. Cet accompagnement se fait en termes de formation et de réseautage. Nous sommes spécialisés dans la formation entrepreneuriale, à travers notre Entrepreneurship Academy. Nous nous sommes rendus compte qu'il y a des jeunes entrepreneurs, avec plein de volonté et qui sont experts dans leur domaine, mais qui n'ont pas toutes les compétences nécessaires à la réussite de leur entreprise. Nous comblons ce besoin, et avons signé une convention avec la Banque mondiale. Cette formation se déroule dans le cadre du programme Business Edge. Pour le réseautage, nous sommes partis du constat qu'un jeune entrepreneur seul ne peut réussir. Par le biais du CJD, nous intégrons ces jeunes à un réseau à la fois national et international, qui peut leur permettre d'avoir des clients, des fournisseurs ou des sources de financement. Combien d'entrepreneurs compte le CJD Maroc? Nous ne misons pas forcément sur un nombre conséquent. Sur tout le Maroc, nous sommes 160 membres. Nous essayons de promouvoir l'entrepreneuriat auprès des jeunes, dans les écoles ou auprès des salariés, car nous pensons qu'au lieu de chercher un emploi, il vaut mieux être employeur. Quel bilan tirez-vous du 7e congrès du CJD qui s'est déroulé du 11 au 14 juin à Dakhla? Ce congrès a clôturé un mandat de deux ans, sous le thème «Entreprendre sans complexes». Je pense que l'entrepreneuriat doit se faire dans un environnement favorable où tous les complexes, psychologiques ou liés à l'environnement, sont dissipés. Durant ce mandat, nous avons mis en place un programme de mentorat pour les jeunes entrepreneurs, avec Adam Smith International. Nous avons accompagné 140 d'entre eux, dans 11 villes. 40% de ces jeunes entrepreneurs étaient des femmes. C'est une réussite pour nous car le programme a donné ses fruits. Nous avons aussi lancé l'Entrepreneurship Academy via laquelle nous avons organisé plusieurs ateliers de Business Edge, dans toutes les villes. Nous avons aussi organisé des Networking Events pour intégrer ces jeunes entrepreneurs à des réseaux en vue de leur ouvrir d'autres portes. Au sein du CJD Maroc, j'ai essayé de restructurer le mouvement et de le positionner comme un élément de l'écosystème d'accompagnement, qui se place en post-création d'entreprise, et qui est spécialisé dans la formation. Nous avons choisi Dakhla pour notre 7e congrès parce que la ville est compatible avec le thème, qui est «Entrepreneuriat positif pour un développement inclusif». Vu les richesses naturelles et humaines de cette ville, je pense qu'il faudra être prudent dans tous les investissements qui vont se faire afin de prendre en compte l'environnement et le développement inclusif en général. Vous avez organisé la première édition du CJD Business Awards. Qu'attendez-vous de ce concours? Dès le début de mon mandat, j'ai dit que nous allions nous intéresser à la personne de l'entrepreneur, qui est à la source de toute initiative économique. Dans toutes les stratégies et politiques, on parle de l'entreprise et on oublie souvent la personne qui est à l'origine de cette entreprise. Nous voulions donc vraiment fêter cet entrepreneur, celui qui a eu l'audace de s'aventurer dans ce domaine, de créer une entreprise et d'employer des jeunes pour créer de la valeur et de la richesse. CJD Business Awards est donc un concours pour les meilleurs entrepreneurs, dans différentes catégories: innovation technologique, engagement social, entrepreneur de la région et entrepreneur ayant remporté le prix du public. Nous fêtons ces jeunes qui ont réussi pour donner l'exemple à d'autres qui croient aux potentialités de leur pays et qu'on peut réussir chez nous. La première édition a été une réussite, et a connu la présence de 80 participants.