Ce congrès a été marqué par l'organisation du premier CJD Business Awards./DR Le Centre des jeunes dirigeants d'entreprise (CJD) du Maroc a tenu son 7e congrès sur le thème «L'entrepreneuriat positif pour un développement inclusif», du 11 au 14 juin, à Dakhla. Experts, institutionnels et entrepreneurs se sont succédé pour décortiquer ce thème complexe. Le Centre des jeunes dirigeants d'entreprise (CJD) du Maroc a tenu son 7e congrès sur le thème «L'entrepreneuriat positif pour un développement inclusif», du 11 au 14 juin, à Dakhla. Experts, institutionnels et entrepreneurs se sont succédés pour décortiquer ce thème complexe. Jeunes dirigeants d'entreprise, ils étaient venus de France, de Monaco, du Sénégal, de Guinée et de Belgique pour assister au 7e congrès du CJD Maroc, du 11 au 14 juin à Dakhla. Au menu des discussions, des thèmes d'actualité, comme le «développement inclusif» et «l'entrepreneuriat positif». Des sujets qui intéressent au plus haut point les membres du CJD, entité qui prône «l'entrepreneuriat responsable qui allie croissance économique et retombées socio-économiques et environnementales», a souligné Hicham Zoubairi, président du CJD Maroc. Mais qu'appelle-t-on développement inclusif ? «C'est un thème complexe», répond Redouane Fadal, un expert et consultant en économie. Pour lui, «le développement inclusif passe d'abord par la création de richesses, viennent ensuite les notions de solidarité, d'équité et de préservation des ressources». Pour Nabil M'Rad, délégué général d'Alternatives sans frontières, «il n'y a pas de développement inclusif sans innovation, sans que les acteurs locaux et la société civile ne puissent mettre en place un tableau de bord sur lequel l'élu va s'appuyer pour mettre en place une politique de développement». Innovation, la priorité Au Maroc, le développement inclusif est loin d'être mis en place, selon Omar Balafrej, directeur général du Technopark de Casablanca et ex-président de la Fondation Abderrahim Bouabid. «Nous avons un plan national pour l'industrie, un plan national pour le tourisme... Mais sans coordination entre ces différents plans, cela ne sert à rien», ajoute Balafrej. Il regrette que «les indicateurs socio-économiques ne soient pas clairement énoncés dans les différents plans de développement». Et de poursuivre : «même si ces indicateurs sont énoncés, leur mise en œuvre n'est pas suivie d'habitude». Balafrej soutient par exemple que le programme «Moukhawalati», lancé il y a quelques années, en vue de pousser les jeunes diplômés-chômeurs à créer des entreprises, était «une bonne idée». Mais la cible n'était pas la bonne, explique-t-il, car il fallait cibler plutôt les cadres et leur donner l'opportunité de créer des emplois. 25 ans pour être un pays émergent... Omar Balafrej relève par ailleurs que «pour que le Maroc soit un pays émergent, il faudra atteindre une croissance économique annuelle de 7% et la maintenir pendant 25 ans, pour être au même niveau de développement actuel de la Turquie». Avec une «croissance moyenne de 5% au meilleur des années, le Maroc est donc loin du compte», souligne-t-il. Toujours sur le développement inclusif, le représentant du ministère de l'Equipement, du transport et de la logistique au congrès du CJD a soutenu qu'il est «nécessaire et indispensable pour le renforcement de la compétitivité nationale». Le ministère de l'Equipement, du transport et de la logistique y contribue à travers l'augmentation du «capital infrastructures». Et de citer les plans de développement des autoroutes. Le pays dispose actuellement de 1.800 km d'autoroutes, qui vont en effet être doublés d'ici à 2035. Les plans de développement des aéroports et des ports ne seront pas en reste. Mais pour que tous ces plans répondent aux exigences du développement inclusif, il faudra qu'ils prennent en compte les préoccupations des citoyens, qui doivent être associés à leur conception pour mieux bénéficier des retombées socio-économiques.