Tarek Fadli, meilleur jeune entrepreneur marocain du CJD Business Awards./DR CEO et président d'Algo Consulting, Tarek Fadli est entré dans les annales du Centre des jeunes dirigeants d'entreprises marocains (CJD). Il a en effet remporté le prix de l'innovation de la première édition du CJD Business Awards, lors du 7e congrès de cette entité, tenu du 11 au 14 juin à Dakhla. Ce concours récompense le jeune entrepreneur qui a réalisé de bons résultats sur les plans à la fois économique, social et environnemental (entre autres). Algo Consulting œuvre notamment dans la dématérialisation des services administratifs. L'entreprise a été créée en 2007, et réalise aujourd'hui un chiffre d'affaires de 13 MDH. Les ECO: Qu'est-ce que cela vous fait d'avoir gagné le premier CJD Business Awards? Tarek Fadli: Je suis ému et honoré, vu la qualité des participants et des jeunes entrepreneurs du CJD à l'origine de ce prix. C'est un des moments de ma vie que je n'oublierai jamais. C'est une reconnaissance pour toute l'équipe d'Algo Consulting, formée d'hommes et de femmes qui se retrouvent autour de l'entrepreneuriat positif et qui œuvrent pour un partenariat win-win. Comment est né Algo Consulting Group? Cette entreprise est née de manière circonstancielle. Après dix ans passés aux Etats-Unis, je suis rentré au Maroc pour travailler avec Microsoft, qui m'avait donné l'occasion de m'installer soit à Casablanca, soit à Istanbul, soit à Dubaï, soit à Johannesburg. Naturellement, j'ai choisi le Maroc et je me suis installé à Casablanca. Après, en travaillant avec Microsoft Moyen-Orient et Afrique du Nord, je me suis rendu compte qu'il y avait moyen de faire quelque chose en tant que partenaire et sous-traitant. Microsoft est un géant certes, mais il y a des besoins de certains clients qui sont sans réponse ou sans solutions. Je me suis alors demandé pourquoi ne pas me mettre à mon compte, en gardant Microsoft comme client. C'est ainsi que l'on a commencé l'aventure avec Microsoft en Jordanie d'abord, puis au Maroc. La relation s'est bien établie entre Microsoft, Algo Consulting et les clients. Nous avons démarré tout doucement. Au début, il n'y avait que ma sœur, comme assistante, et moi. Nous sommes ensuite passés à quatre au bout d'un an et ça a évolué. Aujourd'hui, Algo Consulting compte une quarantaine de collaborateurs. Nous avons des projets citoyens dont nous sommes fiers pour le développement du Maroc, comme la billetterie du futur TGV, en sous-traitance avec Omnidata. Nous nous occupons de la maintenance de la billetterie de l'ONCF. Nous sommes aussi en partenariat avec Microsoft et les ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur. Nous avons, de même, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) comme client. Notre projet phare est celui du «e-moqadam» et de la «e-moqata», signalant la dématérialisation des cinq services publics les plus utiles au Maroc. Quelles sont les perspectives de développement d'Algo Consulting, à moyen terme? Le citoyen marocain -et africain de manière générale- a aujourd'hui besoin de services de qualité. L'administration elle-même a besoin d'un système performant. Il y a énormément de choses à faire dans ce sens. Le modèle du partenariat public-privé est très prometteur, et nous comptons miser dessus. Par exemple, notre solution e-moqata, nous ne la vendons pas. C'est le citoyen qui paie pour un service avec une valeur ajoutée, et les agents administratifs y gagnent aussi, car nous leur versons une commission soit par le biais de la Fondation Hassan II des agents d'autorité, soit par une autre fondation qui s'occupe des agents d'autorité, pour aider à améliorer leur situation, sans prétendre à des changements dans les lois fiscales. Nous avons un rôle proactif à jouer pour contribuer au changement du Maroc. À moyen terme, nous ciblons quelques villes pour nous développer, notamment à Fqih Bensalah, la première ville à qui nous avons proposé notre solution, sous la houlette du ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l'emploi. Nous comptons la mettre en place à Agdal (Rabat). Nous avons également proposé notre solution au wali du Grand Casablanca, Khalid Safir. Il s'est engagé sur le lancement d'un appel d'offres pour dématérialiser les services de la ville. Nous comptons y répondre, dans l'espoir que l'administration se range de notre côté, en osant une solution innovante.