Marco Tronchi PDG de Fiat Group Automobiles Maroc Du sang neuf dans le staff, un plan «produits» plus diversifié et des ventes ayant doublé en tout juste deux ans... Fiat Group Automobiles Maroc (FGAM) est une filiale en pleine accélération, comme nous le commente son président. Les ECO : Quel commentaire faites-vous sur le bilan commercial de FGAM en 2013 ? Marco Tronchi : Tout d'abord, il faut savoir que pour nous, 2013 était une année de transition, mais aussi une année décisive dans le cadre de notre stratégie triennale, qui s'appelle «Plan 10.000» et qui a démarré en 2012 pour prendre fin en 2014. Avec près de 8.000 véhicules vendus en 2013, nous sommes non seulement en phase avec notre plan stratégique, mais nous réalisons une croissance à deux chiffres, alors que le marché a fini en baisse. Il ne faut pas oublier qu'en 2011, nous n'étions encore qu'à un volume de 4.000 unités par an. Nous tirons donc les fruits de notre stratégie, qui repose sur quatre piliers : l'organisation interne, le réseau, le produit et le service. Concernant les ressources humaines, nous avons réalisé une croissance de 20% et un turnover de 20% en deux ans, ce qui est tout à fait normal pour une entreprise qui était en restructuration. Comment se présente votre nouvelle politique réseau ? En 2013, nous avons renforcé notre réseau, avec d'une part Fenie Brossette à qui nous avons confié la distribution dans le sud, avec comme première représentation, la concession inaugurée à Agadir l'an dernier et d'autre part la consolidation de notre partenariat avec Auto Hall, qui a ouvert un point de ventes à Casablanca. Cela, alors que 2013 était aussi l'année où nous démarrions la double politique que nous allons poursuivre cette année : celle de Fiat et ses produits d'un côté, puis de l'autre côté, celle des labels premium que sont Abarth, Alfa Romeo, Lancia et Jeep. À côté de cela, nous misons aussi sur l'amélioration de la qualité et de la proximité du service après-vente, avec le concept de Checkstar qui est un réseau de réparateurs franchisés, développé avec notre partenaire italien Magneti Marelli. Ayant aujourd'hui 20 réparateurs franchisés, notre objectif est de disposer de 50 représentants dans le réseau Checkstar en 2014. Quelle sera la stratégie pour accroître les ventes de FGAM ? Aujourd'hui, notre stratégie pour la marque Fiat est claire et elle compte trois volets. D'une part, il y a la famille 500 et la gamme Abarth pour améliorer la perception d'image, mais également faire des ventes et dégager des bénéfices. D'ailleurs, nous sommes très contents de voir que les ventes de la 500 ont plus que doublé l'an dernier et cela sans brader les prix. D'autre part, il y a trois produits destinés à faire du volume, à savoir, le Doblo, la Punto et la Panda. Ce sont donc ces trois modèles sur lesquels nous travaillerons pour croître en 2014. Le troisième volet de notre stratégie concerne les marques premium que sont Alfa Romeo, Lancia et Jeep, que nous avons décidé de regrouper dans un seul pôle à part. S'agissant du Doblo, on pourrait ne plus le voir simplement comme un best-seller, mais comme le fer de lance de toute une gamme de ludospaces, si l'on travaille sur d'autres modèles du même segment, comme le Fiorino et le Qubo. Ce sont là d'autres cartouches que nous avons et que nous pourrons utiliser. Qu'en est-il pour Alfa Romeo ? Les ventes d'Alfa Romeo ont certes baissé l'an dernier en termes de volumes, mais la marque a conservé sa part de marché dans le premium avec les deux modèles existants que sont MiTo et Giulietta, alors que la plupart des compétiteurs dans ce segment ont clôturé 2013 avec une variation annuelle négative, malgré de bonnes ventes en décembre. Quant à 2014, ce ne sera assurément pas une année blanche, puisque nous animerons suffisamment la gamme Alfa avec d'une part, les lancements des MiTo et Giulietta Model Year 2014 (NDLR : versions restylées), puis d'autre part, la 4C qui assurera un superbe rôle d'accélérateur d'image. Après trois mois de vente dans le réseau de FGAM, Jeep a-t-elle réussi son redémarrage ? Après seulement trois mois, nous avons vendu 200 véhicules de la gamme Jeep, en plus des unités qui avaient été livrées par l'ancien distributeur, nous sommes à la fois contents et très confiants concernant le potentiel commercial de cette marque. Au-delà des ventes, nous avons été surpris par le capital sympathie dont bénéficie Jeep au Maroc. À titre d'exemple, la page Facebook de Jeep Maroc compte déjà plus de 40.000 fans. À coup sûr et grâce notamment au nouveau Cherokee que nous lancerons pendant le Salon Auto Expo, les ventes de Jeep s'inscriront en forte hausse en 2014. Cela, malgré l'entrée en vigueur de la taxe sur les véhicules premium. Justement, quel commentaire faites-vous sur cette nouvelle taxe de luxe et qu'allez-vous faire pour l'amortir au client ? Je pense que les ventes de voitures de luxe neuves vont baisser au profit des importations du marché parallèle. En effet cette taxe allant de 5 à 20% sur le prix de vente pénalisera certains clients, les poussant à revoir à la baisse leurs ambitions, en achetant des véhicules un cran moins chers que ce qu'ils voulaient initialement. En ce qui nous concerne, nous avons décidé de protéger le client par rapport à cette nouvelle taxe. C'est pourquoi, Fiat Group Automobiles Maroc a pris la décision de prendre en charge la taxe de luxe, permettant aux clients de ne pas être impacté.