MeOz Groupe de rock- reggae Un trio d'amis provenant d'univers différents se retrouve autour d'un projet «rock-reggae» sous l'appellation : MeOz. Après avoir terminé l'enregistrement d'un album, le groupe entame une tournée nationale. Rencontre avec une histoire de 12 ans... 12 est le chiffre porte-bonheur pour un groupe que tout séparait et que la musique a su fédérer. 12 est le nombre d'années qu'il a fallu à MeOz pour concrétiser un album et faire le tri dans des années de création qui ont donné naissance à plus de 40 titres. C'est en 2001 que tout a commencé. À l'époque, Mehdi El Omari, chanteur, auteur-compositeur et guitariste, passe le plus clair de son temps avec sa guitare à donner vie à des idées, des mélodies, des textes inspirés par des noms comme Bob Marley, Sting ou encore Metallica ou Nirvana... Celui qui a commencé d'abord par le piano s'est essayé à plusieurs genres musicaux et a formé plusieurs groupes de rap, r'nb et de rock, avant de découvrir la magie du reggae. Il fait la rencontre déterminante d'un vrai «métalleux», bassiste du groupe à succès Syncope, qui passe sur les ondes et à la télévision à l'époque, lauréat du tremplin L'boulevard en 2004. Bassiste autodidacte, il s'adonne à sa passion en 1999 avec pour seule arme la motivation et le talent, alors qu'il n'a que 17 ans et s'essaye à plusieurs projets musicaux, à savoir Numydia, Karim Soussan Trio, Darga et Hamid El Kasri. Les deux acolytes commencent à écrire l'histoire de MeOz, sans le savoir et à donner vie à des chansons profondes, qui toucheront un nombreux public des années plus tard. «Nous n'avions pas l'occasion de nous produire souvent à l'époque, il n'y avait pas autant de scènes qu'aujourd'hui. Ce n'était pas aussi facile. Néanmoins, nous nous produisons à Al Akhawayn ou dans des petites salles quand même. Le plus clair de notre temps, nous restions enfermés à créer», explique Mehdi El Omari, qui a pris la décision de quitter le milieu scolaire, à 18 ans, son bac en poche, afin de se consacrer à sa vraie vie : la musique. Il revient sur sa décision quelques années plus tard et intègre une école de commerce, forcé de constater que la musique ne fait pas vivre au Maroc. En 2011, la donne a changé...Mehdi El Omari ouvre le Cotton Club à Rabat, une scène pour les jeunes musiciens. Ce projet lui redonne envie d'y croire et fait ressurgir cet amour pour la scène qu'il n'a jamais oublié. C'est à ce moment là que la pièce manquante du puzzle fait son entrée : le batteur Xavier Sarazin. «C'est un grand batteur de jazz et un ami de longue de date. Pendant des années, il était sur des projets qui ne lui permettaient pas de s'engager avec nous et on n'y pensait même pas, à vrai dire. En 2011, c'est devenu une évidence, tout simplement». Il faut dire que ce lauréat de l'Ecole nationale supérieure de batterie, Dante Agostini de Paris, a écumé les grands projets. Il se perfectionne en solfège harmonique, piano et atelier jazz à l'American School of Modern Music de Paris, école affiliée à la célèbre université de Berkeley de Boston (USA), devient professeur de batterie au sein de Dante Agostini et crée une école du même nom au Maroc en 2004, tout en étant professeur au Conservatoire de la garde royale du Maroc. Une technique, une rigueur et un talent qu'il met au service de MeOz, devenu trio d'amis et de musiciens d'horizons divers. «Nous étions amis et nous gravitions dans des univers musicaux différents. Après 9 ans d'amitié, il nous paraissait normal et évident de faire quelque chose ensemble», explique le batteur. Cette richesse dans les différents parcours va donner une énergie aux chansons. Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas mais gardent la même logique mélodique. D'une ambiance reggae avec «Mother Earth» à une virée plus rock-pop avec «Words», jusqu'à effleurer le rock métal avec «Addiction», MeOz se permet de la douceur avec «Thin Line», du rythm & blues avec «The Brightest flames» ou encore un air latino du duo avec celle qui a fait les chœurs sur l'ensemble de l'album : Diana Feria. Des titres en anglais, qui parlent de la vie de l'amour et du respect de son prochain, du pouvoir de la terre, de l'injustice et de la liberté. «Il m'est plus facile d'écrire en anglais qu'en français ou en arabe et je le regrette. J'ai beaucoup de respect pour les groupes qui écrivent en arabe dialectal. Beaucoup le font très bien et je les admire pour ça ! Il faut du talent et de la finesse pour bien écrire et pour faire sonner des mots en arabe dialectal. Pour l'instant, je ne suis pas satisfait de ce que j'écris en arabe, mais cela viendra un jour...C'est un art que je ne maîtrise pas encore». Pour l'instant, le groupe sort l'album de la maturité «Twelve» en hommage à 12 ans de création. Après des dates en Europe, ils ont joué ce jeudi soir en acoustique à la Villa des Arts de Casablanca avant de se produire au Cotton Club de Rabat ce vendredi 7 févier. Ils sont les invités du Festival «L'boulevard» de Casablanca cette année et s'apprêtent à conquérir les festivals du monde...La musique rend bien à celui qui a su lui donner. Le succès promet d'être fulgurant, résultat d'une passion qui ne meurt jamais et de plusieurs années de travail, puisque MeOz ne fait que récolter les fruits musicaux de ce qu'il a su semer tout au long de ces années avec pour seule philosophie «Let the music play».