Moudaraba, Moucharaka, Mourabaha, l'ijara, l'ijara-wa iqtinae... autant de produits financiers islamiques pas encore très familiers aux yeux du citoyen lambda. La connotation halal pousse à la méfiance et suscite beaucoup d'interrogations. Est-ce que cela veut dire que les produits « classiques » ne le sont pas ? Les banquiers n'ont-ils pas déjà trouvé la parade pour « compenser » les intérêts ? Ce qui est sûr, c'est que chaque produit a sa propre clientèle et le cadeau de Mezouar pour la finance islamique décidera certainement les plus frileux. La donne risque de changer avec cette baisse de 50% du taux de la TVA inscrite dans la loi de finances 2010. Et les clients bancarisés ou pas, seront tentés de contracter ces produits made in «halal». De quoi faire plaisir à Lahcen Daoudi qui, paraît-il, n'a pas pu retenir ses larmes suite à l'adoption de cette mesure fiscale. L'économiste et député du PJD a toujours fait du développement de la banque islamique son cheval de bataille. Et en parlant de bataille, justement, ceci est une première bataille de gagnée, mais reste encore la guerre. Il est trop tôt pour parler de victoire. À elle seule, cette baisse est loin d'être suffisante pour garantir le décollage de la finance islamique. De même que son impact au niveau de l'évolution du taux de bancarisation de la population n'est pas garanti. Sans perdre de vue le fait que les banques commerciales ne resteront pas les mains croisées et défendront bec et ongles leurs acquis sur le marché.