Jennifer Lopez sur la scène de l'OLM Souissi de Rabat, jeudi, en ouverture de Mawazine./Karim Mdouari Cette 14e édition du Festival Mawazine rythmes du monde commence sur les chapeaux de roues. Des stars, des divas, du show, un week-end qui s'est voulu authentique et très féminin...Coulisses. C'est une édition colorée qui commence bien et qui a le mérite de tenir toutes ses promesses. Pour l'instant, la 14e édition du Festival Mawazine rythmes du monde a levé les rideaux sur des shows qui ont fait parler, sur des conférences de presse où on a parlé à cœur ouvert et surtout où les rythmes du monde se sont fait entendre. Mawazine a tenu ses promesses, oui, avec une diva latina qui a ouvert le bal ce jeudi avec une conférence de presse où elle promettait de mettre le feu à Rabat. Ce qu'elle a fait vendredi soir à l'OLM Souissi. La bomba latina a livré un show à l'américaine devant 160.000 personnes carré et professionnel, sans la moindre censure. J.Lo, la provocatrice On n'insistera pas sur le playback car ce n'est qu'un détail puisque Jennifer Lopez a tout donné, n'a pas lésiné sur la qualité du spectacle avec des chorégraphies travaillées et un très bon son, lequel spectacle était provoquant, parfois à la limite du vulgaire, mais tellement assumé que l'on ne peut que féliciter l'artiste. De plus, la polémique s'est soudain détournée du film de Nabil Ayouch «Much Loved» pour se pencher sur les positions douteuses des chorégraphies de J.L, diffusées sur la chaîne nationale 2M. Toutefois, dès le lendemain, le public oubliera ce qu'il a vécu en ouverture avec le plus français des Colombiens : Yuri Buenaventura, venu pour la énième fois au Maroc, un pays qu'il affectionne : «Vous ne vous rendez pas compte de l'évolution de votre pays, vous êtes en plein dedans. Moi, je le vois de l'extérieur, après des années, comme un enfant que l'on ne voit pas pendant des années et qu'on retrouve soudainement, incroyablement grand», explique le chanteur de salsa authentique, plein d'amour et d'humanité. C'est avec cette même énergie qu'il offrira un concert plein de couleur et imprégné de sa bonté naturelle, le soir même, sur la scène du Bouregreg, mais le concert tant attendu de ce premier week-end était sans conteste celui de Pharrell Williams, samedi soir à l'OLM Souissi où le chanteur-producteur aux mains d'argent et à l'oreille musicale en or a offert un concert de ses plus gros tubes au public marocain. «Lucky» ou «Happy» Un peu mou et «express», le musicien a connu des jours meilleurs avec une scénographie lambda, mais ses tubes ont joué en sa faveur. Nul besoin de se donner à fond pour convaincre avec des tubes comme «Lucky» ou «Happy» pour ne citer qu'eux. Des danseuses hors pair et des musiciens exceptionnels ont sublimé un show où Pharrell Williams, lui-même, s'est laissé surprendre par un public connaisseur et passionné. Il se rattrape néanmoins à la fin en invitant des enfants à le rejoindre sur scène pour une dernière chanson : le tube planétaire «Happy». La scène orientale Nahda a connu, elle aussi, des moments de ferveur avec les concerts de trois stars montantes de la musique arabe, toutes découvertes grâce à l'émission «The Voice». Passionné par la voix d'Oum Kalthoum, le Syrien Khalid Hajar a livré un répertoire influencé par la musique latine, tandis que le Libanais Ghazi Al Amir a démontré son immense talent en interprétant les chansons du légendaire Wadie Essafi. Les notes marocaines d'Oum et Khansa Batma À leur suite, l'Irakien Saad Sattar, grand vainqueur de la saison 2 de «The Voice», s'est illustré par son charisme et une voix qui lui ont valu les applaudissements nourris du public. Acclamées également, les chanteuses marocaines Oum et Khansa Batma ont attiré tous les regards et enflammé la foule nombreuse réunie devant la scène de Salé. Enveloppée des sonorités du Maroc et de son amour pour la musique soul, Oum s'est imposée grâce à un subtil mélange de puissance et de sensibilité. Son look haut en couleurs et sa voix groovy ont impressionné un public entièrement acquis à sa cause ! Quant à Khansa Batma, fille de Mohamed Batma et Saida Birouk, du groupe Lemchaheb, elle a montré combien elle savait être à la hauteur de son formidable héritage. La chanteuse a ainsi fait voyager les festivaliers au gré du rock alternatif et de gammes arabo-orientales mêlées à des rythmes gnaoua, melhoun et hassani. Un week-end «Happy» qui donne le ton à une semaine musicale aux rythmes du monde...