Louis-Carl Vignon, Directeur d'Alfa Romeo pour la région EMEA (Europe Middle East & Africa) Les ECO : Comment sont les derniers résultats commerciaux d'Alfa Romeo ? Louis-Carl Vignon : Il y a lecture et lecture, puisqu'il y a des marchés sur lesquels nous avons progressé et d'autres où nous avons stagné ou baissé. D'une part, nous avons payé le prix de notre concentration géographique sur l'Italie qui continue à représenter plus de 45% de nos ventes, or le marché italien s'est contracté énormément, puisqu'il a été divisé par deux de 2007 à 2013 et cela ne nous a pas aidés. D'autre part, nos deux principaux modèles évoluent dans des segments particulièrement compétitifs, que ce soit la MiTo qui s'est bien maintenue, réalisant plus de 25% du côté des petites premium à 3 portes ou la Giulietta qui fonctionne assez bien, malgré l'arrivée de nouveaux concurrents dans le segment C. Pourquoi l'élargissement de la gamme Alfa tarde-t-il à se faire ? Tout simplement parce que cela demande beaucoup de travail. Dans le passé tumultueux d'Alfa Romeo, il y a déjà eu plusieurs plans de relance. Aujourd'hui, il existe un vrai plan stratégique pour Alfa Romeo, qui sera présenté le 6 mai prochain et à mon avis, il y a une seule chose qui fait qu'un plan peut fonctionner ou pas, c'est sa cohérence. Et cette cohérence est l'arme du succès. Alfa Romeo fait partie de ces quelques marques automobiles, non seulement centenaires, mais ayant un héritage extrêmement fort. Une marque qui a connu tous les succès en compétition et ayant toujours eu une longueur d'avance sur les plans stylistique et technologique, comme par exemple, la propulsion. D'ailleurs, si nous voulons rester dans un positionnement premium, nous devons conserver cette architecture. Justement, les Alfa pourraient évoluer vers une architecture mécanique strictement à propulsion ? Non, pour la simple raison qu'il existe des segments à traction et d'autres à propulsion. Dans le segment B (petites voitures), la propulsion n'est pas quelque chose de légitime. À l'inverse, elle l'est du côté des segments supérieurs D et E, si l'on veut garder au produit un dynamisme et une capacité à s'inscrire dans les courbes, etc. Où en est le partenariat avec Mazda pour le développement du Spider ? Work in progress. Là encore, je ne peux pas vous en dire plus avant le 6 mai prochain. Ce qui est sûr, c'est que le plan stratégique sur lequel nous travaillons est très ambitieux en termes d'investissements et de volumes pour Alfa Romeo.