MFM est la radio qui écoute et non le contraire. Grâce à ce statut, elle a su se frayer un chemin vers la gloire en devenant la première radio privée marocaine. Une success story d'une PME qui a monté, monté grâce à son fondateur, Kamal Lahlou. Coulisses d'une réussite... En arrivant dans les bureaux de MFM, la passion et le sens de travail sont tout de suite perceptibles. Une réunion des équipes, jusqu'à 19h, canalise toutes les énergies des animateurs et du personnel. Au milieu de tout cela, un homme, celui qui a rêvé d‘une radio proche du peuple, une radio qui nous ressemble et qui a réussi à la mettre sur pied: Kamal Lahlou. Il a su faire de sa petite radio de l'époque, la première radio privée marocaine avec 15, 81 % de part d'audience, juste après la radio Mohammed VI du saint Coran. C'est un succès qu'il doit à la proximité et a des valeurs de l'entreprise. «Nous sommes installés dans les régions. C'est un facteur très important. J'ai investi beaucoup d'argent à aller m'installer dans les régions alors que mes collègues émettent de Rabat ou de Casablanca. Nous faisons beaucoup d'émissions de proximité depuis la région. La station d'Agadir, par exemple, est composée d'émissions en amazigh, en tachelhit, en hassani. À Fès, des émissions du Moyen-Atlas. Nous faisons ce qu'on appelle le décrochage. Nous avons été la première radio à utiliser l'arabe dialectal. Les autres ont suivi. Nous avons été les premiers parce que pour faire de l'interactivité avec le public, il fallait parler directement dans notre langue. Les gens étaient muselés, ne pouvaient pas parler. J'ai été interpellé par une dame qui m'a dit un jour: On écoutait et on ne parlait pas. Aujourd'hui on écoute et on parle» explique Kamal Lahlou, l'initiateur du projet MFM. La chaîne radio puise son envie de proximité et son besoin de répondre concrètement à des attentes d'auditeurs, du fait qu'il s'agit à la base, d'une radio de foire. MFM est née à la Foire de Casablanca en 1983 où elle s'appellait Radio Foire de Casablanca, pour accompagner un évènement cher aux Casablancais. «En 1983, Mouhssine Tarab était chef de la division économique de la wilaya de Casablanca. Il était à la tête de la Foire de Casablanca, la plus grande manifestation économique du pays et pour les Casablancais, c'était 15 jours de rêve. On a commencé à émettre pendant 15 jours de la Foire. On a émis pendant 3 ans. Son successeur m'a proposé de faire une fréquence, domicilier à la foire et moi je faisais la programmation et la publicité. Nous avons continué à travailler jusqu'à libéralisation des ondes en 2005. J'ai fait une demande en mon nom et c'est devenu Casa FM puis MFM», explique ce passionné de la radio et de la télévision, qui a commencé la radio en 1967 alors qu'il était professeur d'éducation physique et qu'il avait du temps libre. À la radio de Casablanca, les Français étaient partis et il fallait remplacer André Beneza entre autres, au sport et à la culture. «On m'a affecté au sport jusqu'à 1972. Après j'ai bifurqué à la télévision jusqu'en 1988. Je suis allé aux Etats Unis où j'ai découvert le sponsoring sportif. J'ai ouvert une agence de sponsoring au Maroc, en rentrant. J'ai organisé des marathons, des évènements sportifs. Mais c'était difficile...». Il revient donc à la radio très vite et ses premières amours seront les dernières. «La radio est devenue un média très important. Plus que la télévision ou la presse écrite, la radio touche le fin fond du pays. La preuve en est que toutes les radios ont plus de 15 millions d'auditeurs/jour. Ils concurrencent la télévision. Les radios privées contribuent à la mission du service public, elles jouent un rôle très important, mais malheureusement, elles n'ont aucune subvention de l'Etat. Elles sont taxées par les fréquences, la location des émetteurs, mais on n'aide pas ces radios. On va d'ailleurs demander l'exonération des fréquences». Conscient de l'importance de ce média, Kamal Lahlou va aller chercher là où les concurrents ne sont pas allés, dans le vrai Maroc. Avec des concepts d'émission adaptés à la culture, aux valeurs du pays et avec une ligne éditoriale qui repose sur les sacralités du pays. MFM comprend le Marocain, l'écoute et répond à ses besoins. «Aujourd'hui, les auditeurs nous disent qu'ils écoutent la radio toute la journée parce que les émissions se suivent et ne se ressemblent pas. Tous publics confondus, nous touchons tout le monde», explique Kamal Lahlou, qui a formé son équipe lui-même, sur la base de l'amour du métier et du travail. C'est une équipe qu'il a formée, sélectionnée, à qui il a inculqué l'amour et la culture de l'entreprise. «Donner le meilleur de soi et aimer ce que l'on fait. C'est un métier très dur, parce que cela n'en finit pas. La régularité et la passion sont de mise. J'ai des jeunes qui adhèrent. On n'apprend pas le métier d'animateur. Il fait être doué et il faut avoir une assise. On ne peut pas être animateur si on n'a pas une culture encyclopédique. Il faut travailler et être rigoureux. Ils sont au service de l'auditeur, d'où la radio qui vous écoute». Pour ce faire, la grille est une grille adaptée avec un grand nombre d'émissions qui se suivent et ne se ressemblent pas, à l'image de «Wassal soutek» ou de «Fais parvenir ta voix, ton message», où des gens des villages, des douars parlent de leurs problèmes parfois résolus par les autorités, s'il ne s'agit pas d'un problème personnel. «Fi samim», au cœur des problèmes sociaux, est une émission qui traite des sujets débat de l'actualité comme les médicaments, la libéralisation du secteur de la santé, au cours de laquelle les ministres viennent parler aux gens. C'est une radio où le Coran est expliqué et démystifié, pour être appliqué à la vie quotidienne. Mais surtout, la radio a fait fort ces derniers temps, en lançant les Guignols de MFM à la facon Guignols de l'info où les acteurs politiques, culturels et économiques sont passés au crible. «Le chef de gouvernement lui même a écouté et a aimé», s'amuse à révéler Kamal Lahlou: «Je suis fils du peuple, je suis né à l'ancienne médina. Je représente une matière pour sondage. Je côtoyé l'ouvrier comme la haute bourgeoisie. Je suis à l'écoute de la société». Cette écoute est certainement la clé de succès de cette radio généraliste à la grille innovante et complète. Dans un souci de toujours mieux faire, l'équipe travaille sur la grille du ramadan, qui promet d'être intéressante, ainsi que sur un projet de télévision WEB où l'auditeur pourra voir les émissions en direct. Mais ce n'est pas tout. «Nous lançons une grande émission, un télé crochet type interville avec orchestre, des prix...Une formation, un accompagnement.. avec une fondation sport et musique. Cela va être grandiose !» s'enthousiasme le patriarche des lieux, qui continue son épopée en n'oubliant jamais d'où il vient et pourquoi il est là aujourd'hui. «Je me sens béni de Dieu, je termine ma vie avec une radio qui marche et qui propage les sacralités du pays, des sacralités auxquelles je crois: l'Islam, la patrie, le roi. L'amour et la défense du pays. C'est notre ligne éditoriale. En plus de cela, les gens prient pour moi.. C'est extraordinaire. Une fin de vie unique. Je ne pouvais pas espérer mieux».