La montée en force des revenus provenant des pays africains serait, durant la période d'étude (2014-2018), en phase avec la croissance continuelle. Les perspectives de l'évolution de Maroc Telecom (IAM) sont positives, à en croire une note d'analyse qui vient d'être publiée par Crédit du Maroc Capital (CDMC). Les analystes de la société de bourse recommandent en effet aux investisseurs de renforcer le titre IAM dans les portefeuilles, sur la base d'un cours cible de 114 DH. Compte tenu du cours de l'action de 100 DH observé à l'heure où nous mettions sous presse (28 mars 2014), cela représente une décote de 14%. «La valorisation de Maroc Telecom est axée sur les perspectives de croissance générées par son implantation en Afrique subsaharienne», soulignent à cet égard les analystes de CDMC. Pour l'évaluation d'IAM, ces derniers ont adopté une approche basée sur la méthode d'actualisation des flux futurs de la trésorerie disponible (DCF) qui s'appuie sur un taux de croissance annuel moyen de +1,11% du chiffre d'affaires sur la période 2014-2018. Cette hypothèse est confortée par plusieurs éléments. Un potentiel de croissance certain Le plan d'affaires de CDMC tient en effet compte de la montée en force des revenus provenant des pays africains qui devraient s'inscrire, durant la période d'étude (2014-2018), en phase avec la croissance continuelle et contribuer, en conséquence, à l'allégement du poids de la décroissance des revenus nationaux. Ainsi, le chiffre d'affaires international devrait s'apprécier en moyenne de +4,18% entre 2014 et 2018. La société de bourse cite d'abord le marché mauritanien des télécoms, dans lequel Maroc Telecom intervient à travers Mauritel. Ce marché représente un potentiel non négligeable puisque le taux de pénétration se situe à 86,9% seulement. La hausse moyenne des revenus globaux devrait être de +2,99% pour les parcs, +2,51% pour le Mobile et +2,79% pour le Fixe. «Cette conjecture tient compte de la préparation à la prévisible renaissance de Mattel, filiale de Tunisie Télécom», souligne l'analyse. Dans le détail, les chiffres d'affaires Mobile et Fixe+Internet devraient connaître une hausse moyenne respective de +3,06% et +2,14% en lien avec l'arrivée du câble sous-marin en fibre optique. De son côté, le marché télécoms burkinabais offre un fort potentiel de développement du moment que le taux de pénétration ne dépasse guère 62,4%. Ainsi, le chiffre d'affaires d'Onatel, filiale de Maroc Telecom, devrait croître en moyenne de +8,25% entre 2014 et 2018. Cela serait possible en raison d'une baisse maîtrisée de l'ARPU (revenu mensuel moyen par client) en lien avec la technologie 3G et l'arrivée de la 4G. À ce niveau, le prix prévu en 2018 est de 27,52 DH/mois contre 36,10 DH/mois en 2013. L'application d'une taxe de 5% sur le chiffre d'affaires annuel serait également contrecarrée, partiellement, par l'optimisation des coûts de l'opérateur télécoms. Lentement, mais sûrement S'agissant de Gabon Telecom, filiale gabonaise de Maroc Telecom, en partant de l'hypothèse que le paysage télécoms au Gabon ne connaîtra aucun changement stratégique, les analystes de CDMC prévoient une décélération de la croissance annuelle moyenne à +2,38% des revenus. «Nous considérons que le marché gabonais est entré en phase de maturité avec un taux de pénétration de 219%», précisent les analystes. Ces derniers estiment également qu'ils devraient y avoir une légère hausse de l'ARPU prévisionnel de +0,24% en moyenne en lien avec l'installation prévue de la technologie 4G sans passer par la 3G. L'ARPU devrait passer à 81,78 DH/mois en 2018 contre 80,70 DH/mois en 2013. La filiale malienne, Sotelma, devrait également connaître une décélération de la croissance de ses revenus à 2,14% sur la période 2014-2018 en lien avec l'arrivée du troisième opérateur Alpha Telecom Mali. À ce niveau, le chiffre d'affaires Mobile devrait connaître une appréciation de 2,14% seulement. Parallèlement, la baisse continue de l'ARPU (-1,28%) devrait être partiellement compensée par l'agrandissement du parc (+2,89%). En effet, l'ARPU devrait être ramené à 24,27 DH/mois en 2018 contre 25,90 DH/mois en 2013. De leur côté, les revenu du Fixe et Internet connaîtraient une hausse moyenne de +5,91% en lien avec la récente installation du câble de fibres optiques. En définitive, ce sont les filiales africaines qui sont censées assurer l'amélioration de la croissance des revenus futurs de Maroc Telecom. Dans ce sens, l'opérateur sera amené à poursuivre sa stratégie d'implantation dans des zones à forte croissance.