Si l'on doit dresser un bilan de la première édition du festival Jawhara, la forte présence du public sera indubitablement l'un de ses points forts. Les Jdidis et les Zemmouris se sont en effet approprié cette manifestation qui s'est clôturée hier dimanche. Lors du spectacle de Cheb Bilal programmé samedi dans la soirée, plus de 140.000 spectateurs ont répondu présent. Les concerts de Carole Samaha, de Saïd Moskair et de Mustapha Bourgone ont également drainé une foule considérable. Les forces de l'ordre qui ne s'attendaient point à ces «marées humaines» ont dû retarder les festivités à plusieurs reprises afin de mettre en place les actions nécessaires pour «maîtriser la situation». En somme, El Jadida, Azemmour et Sidi Bouzid se sont transformées, le temps d'un festival, en de véritables destinations culturelles. Le festival Jawhara, dont le budget global s'élève à 8 MDH, a réussi, grâce à une programmation éclectique, à redorer le blason de l'art et de la culture dans cette région. «Jawhara n'est pas seulement de la musique, c'est aussi du théâtre, de la danse, de l'art vidéo, de la peinture... Notre objectif étant de satisfaire tous les goûts», nous explique le directeur du festival El Arbi El Harti. Danse, théâtre et peinture... Le ton était donc donné dès la première soirée du festival. La parade d'ouverture qui a sillonné le centre-ville d'El Jadida et rassemblé des artistes du Maroc, d'Espagne et de Géorgie, a été bien accueillie par le public. Le spectacle de danse contemporaine «Dunes» des chorégraphes Sidi Larbi Cherkaoui et Maria Pagès a été également l'un des moments forts de cette première édition. Un hommage aux fondamentaux de la danse : l'émotion du geste éphémère, l'incessante transformation des choses, le désir de se perdre et se retrouver dans l'autre. Le théâtre municipal d'El Jadida érigé en plein centre-ville, ainsi que la maison des jeunes d'Azemmour, ont été au cœur de l'événement puisqu'ils ont accueilli des pièces de théâtre de compagnies locales. Les arts plastiques ont eu une place de choix dans la programmation. «On ne pouvait pas ne pas programmer une exposition lors de ce festival. Cette région a «enfanté» de grands artistes peintres comme Bouchaib Habbouli, Abderrahmane Rahoule ou encore André El Baz», ajoute El Harti. C'est ainsi que les galeries Chaïbia Talal et Abdelkebir Khatibi abritent jusqu'au 30 juillet «Les rencontres avec la mémoire du mouvement», qui se construisent au tour d'un dialogue ouvert et direct entre les artistes précurseurs en arts plastiques dans la province et la jeune génération de créateurs. Un dialogue qui, espérons-le, s'inscrira dans la continuité.