Les essais-presse nationaux de la Mégane restylée nous ont menés à Essaouira au volant de la version la plus en vue, dotée de la boîte automatique EDC. Au terme d'un périple de plusieurs centaines de kilomètres, on vous en dit tout : le bon et le moins bon. Incontournable lorsqu'il est question d'acheter une berline compacte, la Mégane surfe sur une carrière à succès, forte d'une popularité qu'elle cultive depuis bientôt deux décennies. Au fil des ans, elle a dû évoluer et s'adapter aux contraintes du marché car au Maroc comme en Europe, les acheteurs de ce type de voitures deviennent de plus en plus exigeants. En quête de reconnaissance et de paix sociales, le client Mégane souhaite un design plus affirmé, un intérieur plus sophistiqué ainsi que des diesel moins gourmands, qui plus est, offrant le choix de la boîte automatique... Le tout, sans se ruiner. Ça tombe bien, puisque c'est de tout cela à la fois que la Mégane portant la nouvelle identité de marque ou NBI (New brand identity) fait sienne. Une berline que nous avons longuement testé la semaine dernière, à travers un aller-retour de Casablanca à Essaouira et ceci dans le cadre des essais-presse nationaux organisés par Renault Commerce Maroc. C'est suffisant pour se faire une large idée sur ce que vaut cette nouvelle Renault, mais avant d'apprécier son intérieur et de jauger son comportement routier, un petit tour du propriétaire s'impose. Un museau plus beau Initiée au grand public par l'actuelle Clio, cette nouvelle identité dont on parle se manifeste de la même façon sur la face avant de la Mégane. Redessiné, l'ensemble capot-bouclier intègre le logo Renault agrandi sur un fond noir et brillant. Les blocs de phares adoptent des projecteurs lenticulaires, tandis que des bandes de LED s'étirent d'un côté à l'autre du bouclier. Avec ces derniers qui font office de feux de jour, la Mégane est désormais un peu moins discrète et surtout une compacte bien dans l'air du temps ! Du moins sur le plan esthétique. Cela, bien qu'au final, cette mise à jour n'a finalement rien de transcendant, la partie arrière n'ayant subi aucun changement. Sur notre modèle d'essai, en l'occurrence la version 1.5 dCi (110 ch) associée à la finition Intens, les pneus de 17'' sont chaussés par les belles jantes «Celsium» à multiples rayons. Enfin, les rétros extérieurs habillent leur coque d'une teinte spécifique en gris foncé et se rabattent électriquement. Une compacte à la page, disions-nous un peu plus haut. Qu'en est-il de son espace de vie à bord ? Suffisante à tous les égards Bien que lancée il y a quelques années déjà, cette voiture est toujours dans le coup. Tel est le ressenti dès les premiers instants que l'on prend place à son volant. Sans fioriture et habillée de matériaux de bonne facture, la planche de bord se veut plutôt bien finie. Seul soupçon de fantaisie : la bande ondoyante et laquée qui la traverse en s'élargissant vers l'extrémité droite. Même si elle ne disposait pas du système R-Link (facturé en option à 5.500 DH), l'interface bluetooth reliée à l'autoradio permet le streaming audio, soit la possibilité d'écouter le contenu de son smartphone sans aucun branchement filaire. On apprécie aussi le module de la climatisation automatique bizone et ses deux fonctions : Soft ou Fast. Mais encore ? Le conducteur et son passager de droite trouvent leur aise et leur confort, tandis que la banquette accueille confortablement 2 adultes et même un troisième, s'ils ne sont pas tous corpulents. De retour d'Essaouira, notre véhicule transportait quatre personnes et leurs bagages, ces derniers logeant dans un coffre de 386 litres. Dans la bonne moyenne du segment, ce volume s'avère suffisant, puisqu'en avalant deux trolleys et trois sacs moyens, il restait encore de la place ! La dotation bien fournie de notre version (finition Intens) incluait, entre autres, le frein de parking électro-assisté et la carte Renault qui permet l'accès mains libres et le démarrage par bouton-poussoir. On est déjà sur la route... Un diesel à double tranchant Plein de promesses, le 1.5 dCi de 110 chevaux qui anime notre Mégane voyageuse nous a laissés perplexes ou presque. Certes, ce diesel onctueux et disponible à bas régime (dès les 1.500 tr/min), fait montre de suffisamment de couple (260 Nm) pour ne pas transformer chaque dépassement en cauchemar prolongé. Sa combinaison avec la boite automatique EDC (double embrayage) est une réussite à un détail près : son manque de discrétion (l'autre sens caché dans la titraille) lorsqu'on monte haut dans le compte-tours, le temps d'une franche accélération ou kick-down comme on dit plus communément. En revanche, ce chameau qui rouspète lorsqu'on le cravache est un exemple de sobriété, avec une consommation pouvant baisser jusqu'à 3,7 l/100 km et surtout une autonomie pouvant atteindre 1.700 km, mais à condition de ne pas avoir le pied lourd. Un challenge d'éco-conduite que nous n'avions pas tenté lorsque nous avions mis le cap sur Mogador... Au chapitre des louanges, nous nous souviendrons d'un faible diamètre de braquage (une prouesse pour une berline à boite auto), un freinage efficient et un bon tarage des suspensions, orienté sur le confort de roulement. Bref, un bilan finalement plus positif que mitigé, d'autant plus que cette version automatisée s'acquiert actuellement à des tarifs intéressants, soit à partir de 209.900 DH (TTC) et 229.900 DH pour sa finition haute (Intens). Reste à le faire savoir...