L'Université internationale de Casablanca (UIC) a organisé, récemment, une table-ronde autour du thème : «Génération Y et Génération Z, nos entreprises sont-elles prêtes pour cette échéance ?». Une rencontre qui a connu la participation de Nezha Alami, directrice de l'UIC, accompagnée d'un panel exceptionnel composé de Jamal Belahrach, président de Manpower Group Maghreb et président de la Commission emploi et relations sociales à la CGEM, Chafik Sabiry, président du directoire d'HP CDG IT Services, Salim Ennaji, vice-président des ressources humaines d'Accor Afrique et Océan Indien, Adil Hajji, philosophe, Réda Dalil, journaliste et auteur du livre «Le Job», prix littéraire de la Mamounia en 2014. Après avoir évoqué la façon dont la révolution numérique impacte les fonctions, Jamal Belahrach a pointé du doigt la vétusté des référentiels et normes avec lesquels travaillent les entreprises. Il a ainsi souligné la «sophistication des besoins des clients» et le besoin, pour les entreprises, de «gérer un monde de plus en plus vulnérable, ambigu et complexe». «Aujourd'hui, c'est le collaborateur qui cherche son entreprise et pas l'inverse. Dans le même ordre d'idée, il est essentiel de comprendre que les nouvelles générations ne travaillent plus pour mais avec des entreprises», a-t-il ajouté. Salim Ennaji a soulevé ensuite les différences entre la génération X, née entre 1960 et 1980, et les générations Y et Z, nées plus tard. «La première s'est épanouie par le travail alors que les deux autres, mieux connectées, donnent la priorité au plaisir», a-t-il précisé. Et d'ajouter : «Les entreprises ne sont pas encore dirigées par la génération Z et aucune ne vend de l'épanouissement pur. Chez Accor, nos employés sont hyperconnectés mais c'est toujours la performance qui est mesurée». Cette primauté du résultat a été rappelée par Jamal Belahrach, pour qui l'entreprise, même si elle doit s'adapter aux générations Y et Z, reste «le territoire d'une compétition entre plusieurs talents, dans laquelle Internet doit servir la culture et pas se limiter à Facebook ou Instagram». Comparant la situation du marché de l'emploi entre les différentes générations, Réda Dalil est revenu plus longuement sur la nouvelle donne qui caractérise la génération Z : «La génération Y a eu accès à l'emploi de manière beaucoup plus facile que la génération Z. Aujourd'hui, 180.000 jeunes se retrouvent chaque année sur le marché du travail. L'entreprise a donc le choix entre des milliers de profils mais les jeunes, eux, n'ont pas autant de choix». Après un échange avec le public, Nezha Alami a conclu le débat en soulignant combien les valeurs de l'UIC sont en mesure de concilier les attentes des nouvelles générations et des entreprises.