La Banque centrale n'a eu de cesse, ces dernières années, de témoigner son intérêt pour le financement des TPME. Aujourd'hui, les actions de la banque se multiplient, élargissant sa vision à des réformes du système bancaire pour améliorer les conditions d'accès aux prêts bancaires des PME. «Au titre de la TPME, le dispositif a été mis en place et nous avons fait passer le volume du financement de ce tissu de 6 à 11 MMDH», se réjouit Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib. Ce dernier n'a pas omis de formuler cette conclusion lors du dernier conseil de la Banque centrale, explicitant toute l'action mise en œuvre pour le financement des très petites, petites et moyennes entreprises. Les différents travaux tenus entre la Banque centrale, la CGEM, GPBM ainsi que l'ensemble des parties prenantes auront au final permis de lancer une réelle dynamique qui témoigne de l'intérêt porté à cette problématique majeure qu'est l'accès au financement des TPME. Quelques semaines seulement après le bilan présenté par le gouverneur de la Banque centrale, l'action prend plus d'ampleur avec les différents points de réformes de l'infrastructure financière annoncées en vue «d'aider les petites entreprises» à se financer. Une dynamique lancée Récemment, IFC, membre du groupe de la Banque mondiale, a annoncé accompagner Bank Al-Maghrib dans «l'élaboration d'une nouvelle législation sur le partage des données relatives à la solvabilité des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans le but de les aider à accéder au financement dont elles ont besoin (www.leseco.ma). Il est à souligner qu'une formulation de nouvelles orientations conformes aux normes internationales sur les nouvelles lois et réglementations est prévue dans les prochains mois. «L'idée est de permettre aux prêteurs de partager plus facilement les antécédents de crédits des emprunteurs potentiels, tout en permettant aux institutions de crédits de mieux gérer les risques pour augmenter le volume de financement des PME qui ont souvent du mal à obtenir les leviers nécessaires pour fonctionner», explique-t-on auprès d'IFC. Du côté de la Banque centrale, il est expliqué qu'«il est temps de mener les réformes nécessaires pour que les entreprises puissent accéder aux possibilités de financement indispensables à leur croissance». Dans le fond, il est question de généraliser l'utilisation des données sur la solvabilité auprès des PME et du secteur public, ce qui permettra d'encourager l'octroi de prêts et d'emprunts nécessaires pour stimuler l'économie nationale. À cette dynamique se greffent presque naturellement d'autres acteurs nationaux, l'ANPME ou encore la CCG pour ne citer qu'elles, qui semblent également répondre à la nécessité d'accompagner financièrement ce tissu entrepreneurial. Ce dernier traverse une conjoncture difficile et demeure à ce jour confronté à un secteur bancaire qui, bien qu'il ait déployé de nouveaux produits dédiés, reste encore selon les opérateurs assez frileux dans l'octroi de prêts aux TPME.