Les collaborations se multiplient entre Bank Al-Maghrib et IFC, membre du groupe de la Banque mondiale, pour former les banques centrales et institutions de régulation africaines aux dernières techniques et approches pour la mise en place et la gestion de crédits- bureaux et de registres de sûretés. Ceci afin de favoriser l'accès des PME aux financements. L'accès au crédit, voilà un des nerfs de la guerre du financement des entreprises aujourd'hui, qui suscite l'intérêt des institutions internationales. En effet, les collaborations se multiplient entre IFC, membre du groupe de la Banque mondiale et Bank Al-Maghrib pour «former les banques centrales et institutions de régulation africaines, arabes et d'autres régions, ainsi qu'aux dernières techniques et approches pour la mise en place et la gestion de crédits-bureaux et de registres des sûretés», ceci avec pour principale mission de favoriser l'accès des PME au financement. Pour Joumana Cobein, chef du bureau Maghreb de l'IFC : «Le crédit-bureau et le registre de suretés offrent de nouvelles possibilités pour le développement du financement des PME dans les pays émergents». Ces dernières années, le secteur privé et en particulier les petites structures entrepreneuriales n'ont eu de cesse de noter le manque d'informations disponibles quant au secteur financier, avec notamment l'information nécessaire et préalable à une demande de crédit. De leur côté, les banques restent encore frileuses quant à l'octroi de crédits aux petites structures. C'est dans ce contexte que le rôle prépondérant des outils permettant le partage de l'information entre les banques, les établissements de crédit, les régulateurs et autres institutions financières, permet d'améliorer la qualité des décisions de crédit, de réduire le coût du crédit et les défauts de paiement. Aujourd'hui, sur ce créneau, Bank Al-Maghrib semble avoir pu réaliser le succès escompté dans l'implantation et l'exploitation du crédit-bureau depuis l'accréditation du premier gestionnaire de ce mécanisme en 2008. Durant les six dernières années écoulées, Bank Al-Maghrib a mis à profit le crédit-bureau pour le compte de la communauté financière et la clientèle des établissements de crédit. Cette expérience fait donc du Maroc une référence dans ce domaine à l'échelle de la région MENA. «Capitaliser sur les acquis» Aujourd'hui, le retour d'expérience quant à l'implantation du concept de crédits-bureaux semble dresser un bilan positif. Le 1er crédit-bureau lancé au Maroc en 2009 fait en effet état d'une expérience satisfaisante. Il a, selon les données de la Banque centrale, permis de centraliser et d'améliorer l'information sur le crédit concernant les particuliers et toutes les catégories d'entreprises y compris les TPME et les bénéficiaires du microcrédit. Durant les quatre dernières années, son activité a connu une croissance significative avec l'augmentation du nombre d'établissements qui alimentent et consultent sa base de données comprenant en plus de l'ensemble des banques et des sociétés de financement spécialisées, 4 associations de micro-crédits comptant parmi les plus importantes du pays. Aujourd'hui, cette base enregistre environ 5 millions de clients, dont environ 200.000 entreprises et plus de 10 millions de contrats de crédit représentant 93% de l'encours global des crédits distribués. Les consultations des rapports de solvabilité ont progressé de manière significative, atteignant cette année une moyenne journalière de 6.000 consultations. Toujours selon Bank-Al Maghrib, cet accroissement a été facilité par l'automatisation du processus de consultation au sein d'un grand nombre d'établissements. Aussi, grâce au crédit-bureau, les établissements bancaires auraient, malgré une conjoncture économique difficile marquée par la montée des risques, maîtrisé le niveau de leurs créances en souffrance. En s'impliquant dans le financement des TPME à travers, entre autres, des avances de liquidités conditionnées au secteur bancaire et l'implantation du concept de crédits- bureaux, BAM donnant ainsi aux banques une sorte de feu vert pour une prise de risque, calculée et maîtrisée. La démarche était nécessaire. Rappelons que ces dernières années la croissance des crédits bancaires connaît une tendance générale baissière. Elle est passée de plus de 30% en mars 2007 à un taux de croissance des crédits ressortant à 5,3% en mars dernier.