Les ORA présentent des avantages indéniables, mais elles sont encore peu utilisées par les émetteurs. La typologie des obligations au Maroc est très riche. Cependant, près de 96% du montant des émissions obligataires entre 2003 et 2013 repose sur seulement deux catégories: les obligations ordinaires et les subordonnées. Ainsi les obligations remboursables en actions sont très peu utilisées par les émetteurs marocains. Seulement deux obligations de ce type ont été émises sur le marché marocain : l'une par Risma, et l'autre par le Groupe Alliances. Pourtant, les ORA présentent de multiples avantages, pour l'émetteur comme pour l'investisseur. Tout d'abord, l'obligation remboursable en actions (ORA) définit une obligation d'un type particulier : elle sera obligatoirement remboursée à son échéance non pas en numéraire, mais par l'attribution d'actions de la société émettrice, selon la parité définie à l'émission. Elle permet à l'émetteur de disposer de liquidités immédiatement, tout en remboursant le principal via une augmentation de capital à maturité pour un montant certain connu dès la réalisation de l'opération, ce qui lui permet de disposer d'un délai pour s'organiser. Un rendement confortable et certain De plus, la société s'endette à des conditions avantageuses puisque le souscripteur accepte un taux de rendement inférieur à celui des obligations ordinaires, pariant ainsi sur le développement futur de l'entreprise. En dernier lieu, l'ORA permet à l'émetteur de ne rien avoir à rembourser à l'échéance. L'investisseur, quant à lui, parie sur la hausse de l'action tout en empochant des coupons avant de devenir actionnaire. Toutefois, il ne s'agit pas d'un choix (option) comme pour le cas des obligations convertibles en actions. Le coupon sera, au moins pendant les premières années de l'emprunt, sensiblement supérieur au rendement de l'action sous-jacente. En fait, ces titres sont à prendre comme des actions, avec un rendement confortable, mais également certain. Néanmoins, de tels produits ne sont pas exempts d'inconvénients, comme le manque de liquidité sur le marché secondaire. Les professionnels leur reprochent également d'être difficiles à évaluer, le cours de l'action à l'horizon du remboursement étant impossible à anticiper, ce qui rend difficile l'évaluation du taux du rendement actuariel.