6,97 milliards de dollars US, c'est le montant cumulé des opérations engagées par la BAD en Afrique du Nord. En décembre 2013, l'institution financière panafricaine présente un cumul de 100 opérations approuvées et en cours d'exécution, «financées par des prêts et des dons». La banque prépare, pour fin 2014, un document de sa stratégie d'assistance pour l'intégration régionale (DASIR). Avec plus de 18% du capital souscrit de la Banque africaine de développement (BAD), l'Afrique du Nord reste, en 2013, l'une des principales régions bénéficiant des interventions financières de l'institution panafricaine. Dans un rapport rendu public en milieu de semaine dernière, la BAD revient largement sur ses opérations dans cette région aux multiples défis, du socio-économique au challenge politique de la stabilité, au lendemain du printemps arabe. En décembre 2013, l'institution financière présente un cumul de 100 opérations approuvées et en cours d'exécution, «financées par des prêts et des dons pour un montant total de 4,5 milliards d'UC (Unité comptable, soit 6,97 milliards de dollars US), ce qui témoigne de la vigueur de ce portefeuille», selon les auteurs du rapport (Fiches pays page suivante). Ces fonds ont été majoritairement investis dans des secteurs à enjeux pour le développement économique des économies de la région. Il s'agit, en l'occurrence, de l'énergie, des transports et de l'eau. «Dans une grande mesure, cela reflète le taux de croissance et l'état de développement des pays de cette région», expliquent les auteurs du rapport. Face à une demande d'énergie exponentielle, évoluant au même rythme que les besoins des ménages et du secteur privé (industrie, agriculture, tourisme et transport), la banque ainsi accentué ses interventions dans les économies de la région. «Au fur et à mesure de l'intégration des pays nord-africains dans l'économie mondiale, ils feront face à une concurrence plus grande et auront de plus en plus besoin de se connecter au reste du monde», poursuit-t-on dans le rapport de la BAD. Ces interventions sont accompagnées d'une assistance technique et des études économiques et sectorielles, une façon pour la banque de véhiculer aussi son savoir. Depuis de début des interventions de la BAD dans la région, le portefeuille actuel des projets d'assistance technique et d'études économiques et sectorielles englobe 55 opérations d'un montant total d'environ 37 millions d'UC (57,3 millions de dollars US). Intégration La BAD ne se limite pas uniquement à cet accompagnement financier. En 2013, elle s'est engagée dans un chantier titanesque : celui de faire de l'intégration régionale maghrébine, une réalité. Une stratégie dédiée est déjà en cours de conception. La banque, en concertation avec les autorités des différentes économies de la région, est en effet en train de travailler sur un «document de stratégie d'assistance de la banque pour l'intégration régionale (DASIR)», remis sur la table des négociations au cours du dernier trimestre de l'année 2013. L'objectif est évident : contribuer aux efforts des six pays de la région, pour relever les défis en matière de création intégrée de richesses et d'emplois. Le DASIR devrait être soumis à l'approbation du Conseil d'administration de la BAD avant la fin de cette année. Par ailleurs, le soutien à l'intégration concerne aussi les appuis apportés par la banque aux institutions régionales. La banque apporte en effet un appui institutionnel et une assistance technique en faveur de diverses organisations au niveau régional, en l'occurrence le secrétariat général de l'Union du Maghreb arabe. Le soutien au secteur privé des pays de la région figure aussi dans le plan des actions promotrices de l'intégration régionale menée par la BAD. Il faut savoir que la facture de la non-intégration régionale en Afrique du Nord demeure bien lourde. Le manque à gagner pour la région est estimé à environ 2 à 3% de croissance.