La carrière à succès de la Corsa ne date pas d'hier, mais remonte déjà à plus de trois décennies. Retour sur la saga de la plus vendue et la plus populaire des Opel. Alors que la nouvelle Corsa s'apprête à effectuer ses premiers tours de roues, il est intéressant de se souvenir des débuts de celle qui a été la première «petite» Opel de l'histoire. Remontons le temps...Nous sommes au début des années 80 et le «miracle économique» allemand des années 1960 et du début des années 70 a pris un sérieux coup du fait des deux chocs pétroliers. Pour la marque à l'éclair, filiale européenne du groupe General Motors, la Corsa avait donc une double mission : d'une part élargir la gamme vers le bas avec des dimensions inférieures à celle de la Kadett (appelée à grandir), puis d'autre part, répondre impérativement aux attentes de la clientèle désormais en quête de petites voitures à dimensions et cylindrées réduites, économiques à l'achat comme à la pompe. Les ingénieurs d'Opel vont alors s'activer pour mettre au point une citadine sympa et moderne en son temps. Son nom : Corsa. Corsa A, première du nom Pour la produire, la filiale européenne de GM a choisi son usine espagnole de Saragosse, un grand complexe industriel robotisé à 90%. Le 30 août 1982, la première unité sort des chaînes de montage pour s'acheminer dans les semaines qui suivent vers Paris, à l'occasion du Mondial de l'automobile. Sur le stand Opel, la Corsa fait sensation auprès des visiteurs et les premières commandes ne se sont guère fait attendre. Sa carrosserie à trois portes, dont un hayon, lui confèrent une image jeune et branchée. Sa ligne ramassée et sa longueur contenue à 3,62 m séduisent également. Fait exceptionnel pour l'époque, la Corsa affichait le meilleur coefficient aérodynamique de sa catégorie, soit un Cx de 0,36. Une prouesse doublée d'un comportement routier sain et d'une faible consommation, plus pour le quatre cylindres de l'entrée de gamme (1.0 litre de 45 ch) que celui de la sportive GSi (1.6 l de 100 ch). L'auto plaît aussitôt et dès les années suivantes, s'enrichit de l'arrivée d'un diesel (1.5 l d'origine Isuzu), ainsi que de deux portes supplémentaires. Produite jusqu'en 1993, elle se sera finalement écoulée à plus de 3,1 millions d'exemplaires. Un très bon début. Deuxième opus Si la première Corsa avait pour principale clientèle ciblée «l'homme de la maison», sa remplaçante, elle, devait obligatoirement devenir la «chérie de ces dames». Inscrite en haut du cahier des charges, cette doléance stylistique explique clairement les rondeurs de la Corsa de deuxième génération, dite en interne «Corsa B». Visuellement comme dans les faits, l'auto progresse à tous les niveaux, des dimensions (+11 cm en longueur) aux équipements de confort (climatisation, rétroviseurs électriques) et de sécurité (ABS, airbags latéraux), en passant par une présentation intérieure aussi contemporaine que la ligne extérieure. Autre évolution par rapport au modèle initial, son capot abritait un trois cylindres essence à meilleur rendement (1.0 litre de 54 ch), ainsi qu'un nouveau diesel, doté d'un turbo et lui aussi plus puissant (1.7 l de 60 ch). De plus, cette deuxième Corsa sera également produite en Allemagne (usine d'Eisenach) et parvient à faire mieux que sa devancière en passant le cap des 4 millions de ventes, après seulement 7 années de carrière ! Jamais deux sans trois... Plus proche de nous dans le temps, la troisième génération de la Corsa a été lancée en 2000. Pour la crayonner, les designers ont opté pour «un style volontairement évocateur de la voiture qu'elle remplaçait», se rappelle-t-on chez Opel. Cela étant, elle affiche un regard plus tranchant et quelques aspects différents à l'image des blocs de feux arrière qui deviennent verticaux. Une fois de plus, elle se distingue de ses rivales sur le plan technique et ceci, bien qu'elle soit le fruit de l'alliance entre les groupes Fiat et General Motors. Ainsi, pour la première fois, sa carrosserie était entièrement galvanisée, tandis que ses moteurs gagnaient en sophistication avec quatre soupapes par cylindre pour les EcoTec essence, et l'injection directe pour les nouveaux blocs turbodiesel. De plus, la Corsa confirme l'étiquette de fiabilité qui colle à Opel comme aux autres constructeurs germaniques et pour cause, même avec plus de 10 ans au compteur et quelques centaines de milliers de kilomètres parcourus, elle circule encore sur nos routes et reste toujours dans le coup question style. Peut-être parce que sa remplaçante a adopté une plastique en continuité avec elle. Et de quatre ! La 4e Corsa voit le jour en 2006. À partir de cette année, les têtes pensantes d'Opel vont estimer que les versions trois et cinq portes vont suivre chacune leur philosophie : la Corsa trois portes adopte une ligne bien à elle, évoquant un coupé pour plaire à une clientèle sportive, tandis que la cinq portes se doit d'améliorer son espace habitable pour attirer une cible plus familiale. Voilà pourquoi cette quatrième génération s'allonge considérablement, jusqu'à frôler, à un cheveu près, les 4 mètres de longueur, avec exactement 3,999 m. Dans le même ordre d'idées, l'auto se veut plus polyvalente grâce à des moteurs ayant gagné en puissance comme en sobriété. En haut du tableau, la version sportive, dite OPC, culmine à 192 chevaux. Quant à son coup de crayon, il est nettement plus séduisant par de subtiles nervures et effets de style qui répondent aux canons esthétiques les plus en vogue actuellement. C'est notamment le cas depuis le restylage subi en 2010 ayant donné lieu au modèle actuel, qui arrive aujourd'hui en fin de cycle de vie. Corsa, acte cinq Dévoilée récemment, la future remplaçante de l'actuelle Corsa se rapproche fortement de sa petite sœur, l'Adam. Celle qu'on annonce comme techniquement très aboutie débutera sa carrière mondiale quelque peu avant 2015 et au Maroc durant le prochain semestre. En attendant, la Corsa reste un pilier commercial, puisqu'elle représente un tiers des ventes du constructeur allemand, dont les derniers comptes font état de 12,3 millions de Corsa vendues dans le monde depuis 1982.