Comme en 2013, le Burkina Faso prévoit d'atteindre un taux de croissance de 7%, à l'aide de la bonne tenue des exportations de ses richesses naturelles. Le pays doit toutefois relever le défi de sa dépendance des aléas climatiques et des aides internationales. Après un taux de croissance de 7% en 2013, favorisé par la production de coton et le boom minier, le Burkina Faso devrait rééditer sa performance en cette année 2014. En tout cas, telles sont les prévisions faites par Coface si certaines conditions sont réunies. «Une campagne agricole 2013-14 qui s'annonce prometteuse, au regard des prévisions pluviométriques, et la poursuite des investissements relatifs à la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable devraient maintenir la croissance à un niveau élevé en 2014», indique Coface. D'un autre côté, certains risques continuent de peser sur cette croissance attendue. Ils sont liés notamment aux principales ressources naturelles qui font la force de ce pays d'Afrique de l'Ouest de près de plus de 18 millions de consommateurs. «Une modération des cours du coton et de l'or est le risque le plus significatif pesant sur l'activité», préviennent les analystes. Et ce malgré que le gouvernement ait prévu de réduire la dépendance de l'or et du coton en favorisant l'agro-alimentaire pour les filières élevage, fruits et karité. Réformes fiscales Pour l'heure, l'Etat burkinabé peut se réjouir d'avoir pu réduire le déficit budgétaire en 2013. D'ailleurs, ce freinage devrait se poursuivre en 2014 grâce aux réformes fiscales et à la maîtrise des dépenses courantes. Les recettes, pour leur part, devraient progresser avec une meilleure mobilisation fiscale et l'augmentation des redevances minières. Quant à l'inflation, elle se situe autour de 2%, alors que le «risque de surendettement est modéré», à en croire Coface. «L'endettement à court terme restera composé de dons et de prêts concessionnels. Toutefois, le niveau de confessionnalité pourrait être revu à la baisse», ajoute l'analyse de Coface. Celle-ci estime en outre que c'est de la négociation de cette transition que dépendra la viabilité de l'endettement. Par ailleurs, suite à la 6e revue de l'accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit, une extension, suivie d'une 7e revue a été accordée. On peut s'attendre à un nouveau programme de prêts FMI en 2014. Sur un autre volet, relatif cette fois à la géographie, il faut noter que l'enclavement du pays continuera à grever le solde de la balance des services, en raison de l'acheminement des biens depuis les ports du Togo et du Bénin. Forces et faiblesses Enfin, pour les investisseurs, il faut noter que l'économie burkinabé ne manque pas d'atouts, comme elle renferme des inconvénients. Parmi les avantages de ce pays, on peut rappeler qu'il est le premier producteur de coton en Afrique tout en enregistrant une montée en puissance de la production aurifère. Le Burkina Faso est également cité pour ses «bons antécédents de politique économique et [de sa] mise en œuvre de réformes structurelles». Le Burkina Faso, qui fait partie des pays les pauvres au monde, ne manque pas de bénéficier du «soutien» de la communauté financière internationale. C'est en effet l'un des premiers pays à avoir bénéficié de l'initiative PPTE. Cette forte dépendance de l'aide extérieure est d'ailleurs l'une de ses grandes faiblesses, ainsi que sa forte exposition aux aléas climatiques.