Lotfi Sekkat Directeur général délégué du CIH Les ECO : À la lecture des résultats semestriels du CIH, on remarque que les dépôts à vue ont affiché une croissance de 4,2%, tandis que les ressources à terme ont connu une évolution de +25%. Cela veut-il dire que le coût des ressources du CIH a augmenté au premier semestre 2014 ? Lotfi Sekkat : Non au contraire. Nous avons une évolution des dépôts de la clientèle de 5,6% qui est portée par les dépôts à vue et les dépôts à terme. Les dépôts à vue ont évolué à la hausse de 4,2% tandis que les dépôts à terme ont volontairement reculé de 3,1%. Donc, a priori, le coût des ressources est en baisse. Nous avons également fait le choix de remplacer les dépôts à terme par les certificats de dépôts qui coûtent moins cher. En conséquent, le coût des ressources du CIH est plus optimisé. Il est en réalité en baisse de quelques points de base. Aujourd'hui, les conditions sont plus favorables au CIH pour émettre des certificats de dépôts plutôt que d'offrir des DAT. Quelle est aujourd'hui votre prime de risque ? Tout d'abord, si le marché des certificats de dépôt est plus dynamique aujourd'hui, c'est parce qu'il est complètement corrélé au niveau des taux des bons du Trésor. Quand les taux des bons du Trésor baissent, le taux de base sur le marché des certificats de dépôt baisse également. En plus de cela, il faut dire que notre prime de risque s'est améliorée au cours des dernières années, suite à l'assainissement que nous avons opéré. Nous avons donc aujourd'hui une prime de risque intéressante. En revanche pour les DAT, c'est du one to one. Chaque client bénéficie d'un taux de rémunération en fonction du poids des relations avec la banque et du montant qu'il souhaite déposer. En plus du fait que les DAT interviennent dans les parts de marché des banques, ces dernières ont tendance à choyer ce type de ressources. Doit-on en déduire que vous continuerez à émettre des certificats de dépôt d'ici fin 2014 ? Effectivement, nous avons un programme en termes de CD qui peut aller jusqu'à 7 MMDH. Nous avons augmenté de 63% nos certificats de dépôts entre juin 2013 et juin 2014. Aujourd'hui, nous sommes à 6 MMDH. C'est un encours qui peut baisser ou augmenter selon nos besoins et bien évidemment des conditions du marché. Comment s'est comportée l'activité de marché du CIH au premier semestre ? Notre activité de marché s'est bien comportée au premier semestre puisqu'elle est en évolution de plus de 50%. Cette évolution est certes due à un bon comportement de la salle des marchés, mais elle est également due au fait que l'année dernière nous avions eu un fort provisionnement sur un certain nombre de bons du Trésor. Cette année nous avons repris ce provisionnement qui vient s'ajouter aux résultats de la salle des marchés. L'année 2014 représente une activité normative de l'activité de la salle des marchés du CIH. Je pense que le second semestre sera meilleur que le premier pour cette activité. Dans ce sens, comptez-vous créer une filiale société de Bourse dédiée à cette activité ? Pour être plus précis, notre salle des marchés fait très peu de trading car nous sommes totalement au service de la clientèle. Nous maîtrisons certes toutes les opérations, mais nous sommes dans un groupe qui bénéficie déjà d'une société de Bourse qui est CDG Capital Bourse et d'une société de gestion d'actifs qui est CDG Capital gestion. Nous nous appuyons sur cette structure là concernant nos activités de Bourse. CIH souhaite renforcer son positionnement en tant que banque universelle. Qu'en est-il alors du développement de certaines activités, notamment la banque privée ou la banque islamique ? Concernant la banque privée, nous avons démarré fin 2013 l'activité par la création de la structure au sein de la banque avec des équipes et des produits dédiés et avec un environnement physique dédié. Aujourd'hui notre agence est située sur l'avenue Hassan II. Je pense qu'il y a un fort potentiel pour cette activité et nous comptons la développer. S'agissant de la banque islamique, je pense qu'il est un peu tôt pour en parler. En revanche, est-ce que CIH sera présente sur ce marché ? Certainement. On ne peut pas être à l'extérieur de ce marché. Nous y serons d'une façon ou d'une autre.