Le Festival international du film de Marrakech a annoncé deux hommages inédits avant de lever le voile sur les membres du jury et les films en compétition. Zoom sur un programme alléchant qui fait honneur au cinéma, prévu du 5 au 13 décembre. Du 5 au 13 décembre prochains, le Festival de Marrakech rendra hommage pour la première fois de son histoire à deux personnalités du cinéma marocain : Zakaria Alaoui et Khadija Alami, deux figures de la production cinématographique marocaine, qui font beaucoup à l'international dans l'ombre. «En mettant à l'honneur ces deux producteurs marocains, qui ont brillé par leur participation à la direction de plusieurs grandes productions étrangères au Maroc, le Festival de Marrakech rendra hommage à l'ensemble des professionnels marocains œuvrant pour le développement de ce secteur à fort potentiel économique», rapporte le comité d'organisation du festival. En effet, le Maroc est devenu depuis l'année 2000 un lieu privilégié de tournage de productions étrangères, générant ainsi des entrées considérables de devises, la création d'un grand nombre d'emplois et la formation des ressources locales aux métiers du cinéma. Né le 17 avril 1956, Zakaria Alaoui intègre le Centre cinématographique marocain avant de se lancer dans la production étrangère en 1986. Il entame sa carrière dans le film «Ishtar» d'Ellen May et enchaîne avec plus de 80 productions étrangères, d'abord en tant qu'assistant à la production et par la suite en tant que directeur de production et producteur exécutif. Il crée sa société Zak Productions en 1995 et s'investit également dans la production nationale, en coproduisant 3 longs métrages, à savoir «Mona Saber» (2002) de Abdelhay Laraki, «Tissé de mains et d'étoffes» (2007) d'Omar Chraibi, et «Kharboucha» (2008) de Hamid Zoughi. Il participe à «Mission impossible 5», «American Sniper» et «Inception» entre autres. Son acolyte à qui le festival rend hommage pour l'ensemble de son travail a un palmarès assez remarquable. Née en 1962, Khadija Alami est diplômée en sciences économiques de l'Université de Lille I (France). Elle débute son parcours dans le cinéma en 1986, tout comme Zakaria Alaoui, en tant qu'assistante de production dans le film «Ishtar» d'Ellen May. En 1998, elle crée sa propre société de production, K Films, qui lui permet d'assurer la production exécutive de plus d'une quarantaine de productions cinématographiques étrangères. Elle s'investit également dans la production nationale en produisant notamment «Captain Phillips» de Paul Greengrass ou «La bible» (Son of God) de Christopher Spencer. Une première pour le Festival du film de Marrakech qui honore des carrières que l'on ne connaît pas assez. Un rendez-vous à prendre du 5 au 13 décembre. Des films en série, un jury fatal Des hommages certes, mais pas que cela. Après avoir dévoilé la présidente du jury long-métrage de cette année, le Festival international du film de Marrakech présente tous les membres du jury ainsi que la sélection officielle. Du lourd. Le comité du festival du film de la ville rouge avait déjà prononcé le nom magique d'Isabelle Huppert en maîtresse de cérémonie, comme pour planter le décor d'une 14e édition de qualité. Cette semaine, d'autres grands noms du cinéma ont été dévoilés pour accompagner la grande actrice dans sa quête du meilleur film de la compétition. Ritesh Barta, réalisateur et scénariste indien ou encore Susanne Bier, réalisatrice danoise oscarisée en 2010 pour «In a Better World», le réalisateur et compositeur, Bertrand Bonello, qui signe «Saint Laurent» cette année, petit bijou du grand écran se joignent à l'actrice à la mode, Mélanie Laurent, que l'on ne présente plus, au réalisateur italien, Mario Martone, spécialisé dans l'Opéra, ou encore le Roumain, Cristian Mungiu, auteur du magnifique «Beyond the Hills», le Marocain, Moumen Sbihi, sans oublier l'incroyable Alan Rickman, personnage fort de la saga Harry Potter. Un jury à couper le souffle pour une sélection de films en compétitions des plus méticuleuses. «The Blue Elephant» de Marwan Hamed, réalisateur de «L'Immeuble Yacoubian», représente l'Egypte et l'audace des jeunes réalisateurs avant de laisser la place à la poésie du cinéma japonais avec «Chigazaky Story» de Takuya Misawa en nous faisant voyager vers la Suisse, la Russie et l'Allemagne, la Nouvelle Zélande, les Etats-Unis, l'Inde, la France, l'Azerbaïdjan, la Hongrie, la Serbie ou encore la Corée du Sud. Des univers cinématographiques et des émotions aussi différentes les unes que les autres, que la projection des films propose aux cinéphiles pendant tous les jours du festival. Un programme chargé auxquels s'ajoutent les «cinécoles» dont le jury fait rougir. En effet, avec un président comme Abderrahmane Sissako, la réalisatrice et actrice américaine, Zoe Cassavetes, l'actrice française pulpeuse, Annie Girardot, l'acteur marocain charismatique, Driss Roukhe, la comédienne franco-égyptienne Elisa Sednaoui, et l'acteur beau gosse du moment qui a campé l'incroyable Yves Saint Laurent, Gaspard Ulliel. Un jury qui offrira tout son savoir et son expérience afin de juger le travail de 10 jeunes réalisateurs marocains. Le tapis rouge s'offrira les pas des équipes de films hors compétition, également, avec un film qui ouvre bien le bal : «The Theroy of everything», du Britannique, James Marsh qui raconte l'histoire extraordinaire de l'un des cerveaux les plus brillants de notre temps, l'astrophysicien, Stephen Hawking. En 1963 au Royaume-Uni, Stephen, brillant étudiant en cosmologie de l'Université de Cambridge, tombe amoureux de Jane Wilde, une étudiante en art. Le jeune homme, alors dans la fleur de l'âge, est confronté à l'âge de 21 ans à un diagnostic implacable : il est atteint d'une dystrophie neuromusculaire qui va s'attaquer progressivement à ses membres, sa motricité et son élocution et qui, deux ans plus tard, avait fini par le tuer. Ouvrir le bal et le fermer sur un film à l'américaine avec «A Most Violent Year» de J.C. Chandor qui raconte New York, hiver 1981, l'une des années les plus violentes que la ville ait jamais connues. Le destin d'un immigré qui tente de se faire une place dans le business du pétrole. Son ambition se heurte à la corruption, à la violence galopante et à la dépravation de l'époque, lesquelles menacent de détruire tout ce que lui et sa famille ont réussi à construire. Pendant ce temps-là plusieurs films seront à découvrir et ponctueront ceux de la compétition avec une mention spéciale à «El Ardor», de Pablo Fendrick avec l'excellent Gael Garcia Bernal. Bonne fête du cinéma à Marrakech....