Casablanca abritera cette semaine un séminaire international dédié aux marchés financiers, une occasion d'échanges et d'apprentissage autour des atouts, faiblesses, opportunités et menaces pour le développement de nos marchés. La modernisation de l'industrie financière entreprise depuis une vingtaine d'années a doté le marché marocain des structures indispensables à l'ouverture du marché, notamment en termes de réglementation et de gouvernance, mais la profondeur du marché reste faible et les investissements étrangers encore timorés. C'est dans ce contexte qu'iCompetences, groupe international de conseil et de formation, organise le mercredi 10 décembre, un séminaire international sur les marchés financiers. Ce dernier aura pour thème : «Qu'attendre encore de nos marchés financiers ? Etudes de cas et applications pratiques», et sera co-animé par Nicole El Karoui, professeur à l'Ecole polytechnique de Paris et Jean-Michel Beacco, ancien directeur général de Natixis & Crédit agricole CIB. 30 organismes, 10 pays... sont attendus «Cette rencontre sera une occasion d'échanges et d'apprentissage autour des atouts, faiblesses, opportunités et menaces pour le développement des marchés financiers», explique Farid Yandouz, DG de iCompetences. Les speakers présenteront une analyse critique et constructive des marchés émergents ainsi que des benchmarks innovants avec les marchés matures du point de vue des produits (en particulier la dette, les actions, les dérivés,etc) et des enjeux de la gestion des risques. Ainsi, plus de 30 organismes de renommée provenant de 10 pays sont attendus durant ce séminaire. Parmi les sociétés qui ont confirmé leur participation : CDG Capital, Bourse de Casablanca, Banque centrale populaire et Maghreb titrisation, souligne Farid Yandouz. À ce stade une question s'impose : Comment devrait-on situer le marché financier marocain ? «Plus spécialiste de risk-management que d'investissement, je dirai que le marché marocain doit œuvrer à renforcer l'information et la transparence, tant sur les transactions que sur les risques de transformation et de négociation. L'ouverture vers les standards internationaux est une étape complémentaire et indispensable», confie Nicole El Karoui. Toutefois, le pays a des atouts à faire valoir selon l'experte. Pour elle, les atouts géopolitiques du Maroc au Maghreb, notamment en termes de stabilité, en font une place privilégiée pour l'investissement dans les pays émergents. Bien sûr, d'autres éléments seront déterminants comme le contrôle de la monnaie, les perspectives de moyen et long termes. Information, transparence et contrôle des risques restent des éléments déterminants», précise-telle. S'inspirer des expériences d'autrui L'un des grands atouts du Maroc dans la direction du marché est la qualité de ses jeunes diplômés, dont nombre d'entre eux sont des experts de la Finance internationale Une diaspora dynamique, des ingénieurs très bien formés au Maroc et à l'étranger sont indispensables pour développer les marchés. C'est ainsi qu'il faut anticiper, en s'inspirant des questions que se sont posées des pays comme la France au moment de la libéralisation du crédit et de l'économie pour créer dès aujourd'hui les infrastructures du marché marocain de demain en s'équipant d'une informatique de pointe, permettant de développer des structures de régulation et de surveillance «dynamiques», en avance par rapport à certains systèmes même européens. Poser les bases d'une régulation évolutive étayée d'indicateurs de risque pertinents constitueront des éléments stratégiques pour les investissements étrangers et la croissance du marché : un marché maghrébin se développant en associant toutes les leçons récentes de ces dernières années à une force potentielle de développement incroyable. Le Maroc a tous les éléments pour oser ce pari !