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Cinéma : Avec «L'orchestre des aveugles», Mouftakir a vu juste!
Publié dans Les ECO le 12 - 12 - 2014

Au Palais des congrès, ce mercredi 10 décembre, toute la salle attendait avec impatience le nouveau-né de Mohamed Mouftakir : «L'orchestre des aveugles». Une attente qui en valait la peine, puisque le deuxième long-métrage après «Pégase» du réalisateur marocain en lice pour la compétition est une réussite. Touchant.
À la fin du film, les larmes coulent sans prévenir, pourtant le film n'est pas cruel, il est beau, plein de poésie, d'humour et de finesse. Mohamed Mouftakir a réussi son pari, il a traité un sujet lourd avec de la subtilité sans passer à côté. Il y a du fond et de la forme. Il raconte l'histoire à travers le regard de Mimou, 8 ans, dont le père, chef-d'orchestre populaire, mène une vie rythmée par l'orchestre et ses danseuses traditionnelles, les Chikhates. Les musiciens se font passer pour des aveugles pour jouer dans des soirées réservées aux femmes. Pendant ce temps-là, Mimou tombe amoureux de la petite bonne en face de chez lui. Une histoire d'amour mais sur fond de politique, d'adultère, de mensonges et de secrets, de prostitution, d'argent, d'alcool, d'interdits de l'époque des premières années du règne de Hassan II puisque cette famille qui vit sous le même toit et qui croit se connaître, vit à contretemps et à contre-courant.
Une pluie de bons acteurs
Les sujets traités sont amenés par un panel d'acteurs qui semblent avoir trouvé leur place dans ce film. Mouftakir a su diriger ses acteurs, d'autant plus qu'il a su s'entourer de merveilleux comédiens. Tout en retenue et en justesse, Younes Megri est touchant en père qui sacrifie tout pour sa famille, mais qui ne peut s'empêcher d'aimer une autre femme en secret, Mohamed Bastaoui est magistral dans le rôle de l'inspecteur le jour et de musicien la nuit, Fehd Benchemsi est convaincant dans le rôle du journaliste poète et militant pour une démocratie dans un contexte pas encore prêt à l'entendre. À côté, Mouna Fettou en mère dévouée mais meurtrie détient un des plus beaux rôles de sa vie, Majdouline Idrissi en danseuse amoureuse d'un homme déjà pris confirme son talent et Fadwa Taleb montre à la profession qu'elle a tout d'une grande actrice. Autant de grands acteurs au service d'un film sincère soudain sublimé par le talent d'un petit homme : Ilyas El Jihani, qui joue le rôle du jeune Mimou, lequel rappelle forcément un Jean-Baptiste Maunier dans «Les choristes», ce jeune acteur rassure quant à la relève nationale. Touchant, beau, juste, il crève déjà l'écran avec ce besoin de plaire à un père illettré qui souhaite que son fils soit le premier, «jamais le deuxième». Un poids et une responsabilité trop lourds à porter pour le jeune Mimou, qui se met à falsifier les bulletins. Un mensonge qui entraîne l'oncle et qui va s'avérer fatal à la relation entre les trois hommes. Relation déséquilibrée entre le père et le fils, relation conflictuelle entre les frères trop différents et relation à l'amour et au pouvoir bafoués. Le pouvoir que l'on ne peut pas défier à l'époque et une vision de la politique différente entre les différentes générations. Oui, Mohamed Mouftakir a fait un beau et un bon film. Il n'en fait pas trop, il livre un travail personnel et simple, avec une histoire, une vraie. C'est rare dans le paysage cinématographique du pays.
L'image est belle, les costumes splendides, des scènes vous marquent comme celle où toute la famille s'entraide pour laver le patriarche ou encore cette scène où la famille visionne un film de Charlie Chaplin. Humour, style et douceur caractérisent ce patchwork familial brisé par les secrets mais rassemblé par la musique. Mouftakir a soigné son film et choisi de poser sa caméra sur ses acteurs sans aucune lenteur, sans faux pas. Le spectateur se surprend même à ressentir une réelle émotion sans avoir honte ou sans tomber dans l'artifice des bons sentiments. Une émotion qui aurait pu être gênée par une musique répétitive et un air qui revient souvent. Mais non, même pas puisque le maestro a su géré le rythme du film avec des rappels à chaque fois, des parallélismes et de jolis arrêts et ralentis étudiés et quel bonheur de mettre à l'honneur la musique populaire de «3aitta» avec ses traditions et ses valeurs, souvent oubliées. En somme, «L'orchestre des aveugles» a des chances de gagner la compétition de la 14e édition du Festival de Marrakech. En attendant le résultat, ce qui compte c'est que le film de Mohamed Mouftakir ait gagné le cœur du public...


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