Pour les investisseurs marocains, le Gabon représente une source d'opportunités. Plus encore, ce pays au système fiscal identique à celui du Maroc constitue une porte d'entrée pour toute la zone CEMAC. Telles sont les principales idées émises lors d'une réunion d'information organisée récemment par la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM). «À partir du Gabon, on peut facilement pénétrer la CEMAC (Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale). Ce pays constitue un excellent hub pour la région». Le constat est de Franck Dautria, directeur général associé du cabinet conseil Monceau Juridique & Fiscal. Il s'exprimait lors d'une rencontre avec une vingtaine de représentants d'entreprises opérant au Maroc. Organisée le mardi 16 décembre par la CFCIM sous le thème «Comment et pourquoi investir au Gabon depuis le Maroc ? Aspects juridiques, fiscaux et pratiques d'un projet d'investissement», cette réunion d'information a été riche en enseignements sur l'environnement des affaires et le dispositif fiscal au Gabon. «C'est le pays avec lequel le Maroc a le plus de relations au sein de la CEMAC. Il est très facile d'y faire des affaires. Il y a une certaine affinité avec le Maroc», poursuit le directeur associé de Monceau Juridique & Fiscal. Dans ce pays pétrolier, les entreprises sont dispensées des frais de douane pendant les 10 premières années d'investissements. Le système de gouvernance des sociétés est également jugé souple, dans un contexte de pré-décollage économique, grâce au plan «Gabon Emergent». Main-d'œuvre chère Les secteurs phares de l'économie gabonaise devraient connaître une croissance considérable au cours des prochaines années. Il s'agit essentiellement de l'industrie, des infrastructures et du tourisme, sans oublier l'agroalimentaire. D'ailleurs, pour Maryse Cynthia Ivala Mpounah, conseiller économique à l'ambassade du Gabon à Rabat, «l'agroalimentaire, c'est là où le Maroc doit miser au Gabon». Les entreprises marocaines, qui ne manquent plus d'expérience dans ces différents domaines, ont de belles cartes à jouer. Cependant, il faudra prendre en considération certaines réalités locales. «Le coût de la main-d'œuvre est très chère au Gabon. Il faut compter l'équivalent de 2.500 DH plus les charges sociales», avertit Zineb Chabbi, correspondante de Monceau Juridique & Fiscal à Libreville. Autre handicap : l'accès au foncier industriel demeure difficile.