La filiale marocaine du fabricant français d'explosifs civils entend s'étendre en Côte d'Ivoire. Cette implantation se fera via un partenaire marocain, pour qui elle assurera la sous-traitance du forage-minage. Gros appétit pour EPC Maroc. La filiale marocaine du groupe français EPC prévoit de s'implanter en Côte d'Ivoire en partenariat avec l'opérateur marocain, Maroc Dynamite. Pour cette entreprise traditionnellement active dans le domaine des explosifs civils, l'objectif est désormais de parachever son rayonnement en Afrique en s'appuyant sur son potentiel existant au Maroc. «Cela nous permettra de nous développer vers l'export», justifie son directeur général-adjoint au Maroc, Raphaël Bertran De Balanda. EPC Maroc, créé depuis 1952, «détient des dépôts dans tout le Maroc». Son unité de production est installée à Bouskoura dans la périphérie de Casablanca. La société revendique 30% des parts de marché de son secteur d'activité dans le royaume avec un chiffre d'affaires qui avoisine 15 millions d'euros. Activité Afrique À présent, l'entreprise multiplie les projets d'export. Dans ce cadre, elle prévoit de «développer des produits plus faciles à exporter». En un mot, EPC Maroc entend monter sa valeur à 10% de son chiffre d'affaires dans les 3 prochaines années. l'Afrique apparaît naturellement comme l'une des rares portes par laquelle s'offrent des opportunités, bien que le groupe soit déjà implanté au sud du Sahara. EPC est en effet active en Afrique de l'Ouest, avec des implantations au Sénégal, en Guinée, mais aussi en Afrique centrale, comme au Congo ou encore au Cameroun. L'entreprise a également procédé à des travaux de démolition de l'ancien Palais des congrès au Gabon. 310 millions d'euros L'activité globale de ce groupe génère un chiffre d'affaires de 310 millions d'euros. En tout, EPC dit employer plus de 1.700 collaborateurs au sein d'une quarantaine de sociétés travaillant pour le compte d'opérateurs de mines, de carrières et de travaux publics dans plus de 20 pays en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Depuis quelques années, EPC (créé en 1893) met le cap sur des activités connexes au métier des explosifs, à savoir, le forage minage (depuis 1995) ainsi que la démolition (2002). Raphaël Bertran De Balanda Directeur général-adjoint EPC Maroc Rattrapé par l'Afrique Au Maroc depuis environ un an, Raphaël Bertran De Balanda n'en est pas à sa première expérience africaine. Cet ingénieur «Arts et métiers» également détenteur d'un MBA à l'IAE de Paris, avait déjà foulé le sol du continent en 2003, lors d'une expérience de deux ans au Kenya. Le contact avec l'Afrique anglophone lui laisse d'ailleurs de très bons souvenirs. «C'est un monde très dynamique, structuré, avec énormément de potentiel», se rappelle-t-il. C'est là que notre jeune français «attrape le virus de l'Afrique». Au terme de son séjour au Kenya, il retourne en France pour intégrer le groupe EPC à Paris. Là aussi, l'Afrique va très vite le «rattraper», car il se voit chargé de la zone Afrique centrale. «C'était un bonheur de travailler avec ces pays, car j'ai eu affaire à des gens de grande qualité», se souvient Raphaël. Quatre ans plus tard, il rejoint à nouveau le siège d'EPC à Paris, mais en se tournant cette fois du côté de l'Asie, où la société française cherchait des opportunités. Pendant deux ans, il œuvre en tant que responsable de projet de développement, à trouver des projets dans cette région du monde. C'est pendant cette aventure asiatique que «l'Afrique le rattrape à nouveau de façon un peu fortuite». Suite au «douloureux décès» du dirigeant d'EPC Maroc, Raphaël est appelé à rejoindre l'équipe. Voilà un an que ce jeune responsable s'active dans le royaume «avec beaucoup de projets importants», notamment vers l'Afrique !