La banque postale a lancé «Tawfir Al Ghad» pour les jeunes marocains. Elle met l'éducation financière au service de la bancarisation de cette population. Al Barid Bank lance «Tawfir Al Ghad», un nouveau produit d'épargne pour les jeunes. En effet, ce nouveau produit est dédié aux jeunes âgés entre 18 et 25 ans désirant épargner une partie de leur salaire, que leurs revenus s'avèrent réguliers ou non. Développée en partenariat avec le groupe qatari Silatech, l'offre «Tawfir Al Ghad» est une initiative visant à promouvoir l'insertion économique des jeunes au Maroc quel que soit leur statut social. L'offre-produit propose aux jeunes un compte d'épargne totalement gratuit, défiscalisé et rémunéré, disposant d'une carte bancaire gratuite, pour une disponibilité des fonds à tout moment. Toujours dans le but d'encourager l'épargne, une tombola sera organisée chaque mois afin de récompenser les jeunes qui ont versé sur leur compte un minimum de 50 DH durant le mois écoulé, permettant de les inscrire ainsi dans une dynamique positive d'épargne régulière. Par ailleurs, le produit «Tawfir Al Ghad» est accompagné d'un dispositif informatif prônant l'éducation financière. Ce dernier vise à sensibiliser les jeunes à l'intérêt de l'épargne, mais aussi à lutter contre les préjugés qu'ils peuvent avoir en la matière. Cela se fait au moyen de la communication digitale avec l'outil «Infographix» sur le site www.albaridbankjeune.com. De même, des applications mobiles ainsi que les agences d'«Al Barid Bank» constitueront des supports de communication. D'autres projets dans le pipe D'autres projets de produits sont en cours d'étude et seront lancés ultérieurement par Al Barid Bank. «Nous avons évalué près de 85 projets, et nous en avons priorisé 25 structurants. C'est énorme, mais nous relevons le défi de les lancer. Nous développerons aussi de nouvelles applications de banking, et nous sommes en train de travailler avec des organisations mondiales, qui vont nous aider de manière symbolique à financer les terminaux de paiement électronique (TPE) des commerçants», a indiqué Redouane Najm-Eddine, président du directoire d'Al Barid Bank. Par ailleurs, la banque s'est récemment lancée dans les crédits immobiliers. À ce titre, Redouane Najm-Eddine nous affirme qu'aucune limite n'a été fixée concernant les crédits immobiliers octroyés. Ceux-ci s'adressent à toutes les tranches (Fogarim-Fogaloge, moyen et haut standings), et proposent le taux le plus bas du marché. «Notre étiquette est «tous les Marocains», nous a assuré Redouane Najm-Eddine, avant de souligner: «Nous proposons même des petits prêts pour les petits épargnants au taux le plus bas du marché car c'est notre mission d'être proche financièrement des Marocains». 2,5 millions de clients épargnants S'agissant de la Caisse d'épargne nationale, depuis l'ajustement du taux d'Al Barid Bank afin d'obtenir le même taux que les autres banques, celle-ci couvre aujourd'hui près de 2,5 millions de personnes et finalisera cette année l'ouverture de 525.000 compte épargne. Ce chiffre est considérable, vu la maturité de la banque qui a à peine trois ans d'existence et en comparaison avec les banques de la place (moins de 500.000 comptes). Cependant, Al Barid Bank ne prétend pas être en compétition avec les autres banques de la place, à en croire les propos du président du directoire. Celui-ci considère que son institution est en complémentarité avec les autres banques car elle s'adresse à un segment spécifique, à savoir les personnes ayant des revenus bas et irréguliers et les habitants des patelins les plus lointains. Redouane Najm-Eddine Président du directoire, Al Barid Bank Les ECO : Pourquoi avoir ciblé le segment des jeunes ? Redouane Najm-Eddine : Avant la création de la banque, nous avions fait une étude de segmentation de notre clientèle au niveau de la Poste Maroc. Il s'est avéré que nous avions très peu de jeunes. Nous avons décidé dès lors d'accélérer la cadence de la bancarisation des jeunes. Il fallait donc avoir une offre qui soit attrayante. Nous avons réalisé une étude de marché auprès des jeunes, des étudiants, des travailleurs, des apprentis... Ces derniers nous ont fait part de leurs soucis, et de leur peur d'aller vers la banque à cause, entre autres, des frais cachés. Avec ce nouveau produit, il n'y a justement pas de frais. Le compte est gratuit, ainsi que la carte, et même les opérations le sont. La Caisse d'épargne nationale attire-t-elle toujours la clientèle, malgré la baisse des taux obligataires ? Ce produit attire toujours la clientèle. À titre d'exemple, lorsque la crise avait commencé en France, c'est la Banque postale qui a fait la plus grande collecte avec le compte livret «A» et ce, malgré une rémunération de 1%. Les Marocains sont historiquement liés à la Caisse d'épargne nationale, parce qu'il s'agit d'une valeur sûre. J'étais de passage en Tunisie durant le Printemps arabe et j'ai été surpris de voir que c'est le cas aussi là-bas. La seule institution qui était liquide et qui donnait des fonds aux autres banques était la Poste. Dans certains villages lointains, c'étaient les villageois qui protégeaient la Poste, parce qu'au final, elle est la propriété du peuple !