Le crowdfunding est arrivé depuis peu au Maroc. Quatre plateformes sont déjà opérationnelles: Afineety, Smala & Co, Cotizi et Atadamone. Si chacune d'elles a un business model qui lui est propre, toutes affichent néanmoins la même ambition: se positionner en tant que mode de financement complémentaire pour l'amorçage des PME et start-up. Ce n'est pas un secret: l'entreprise est largement dépendante des banques. Toutefois, face aux difficultés accrues pour accéder aux financements de ces établissements ces dernières années, des alternatives se développent et le recours au crowdfunding s'accroît pour accompagner le développement des PME ou start-up, notamment celles en phase d'amorçage ou de démarrage. Les PME représentant la part du tissu économique la plus importante en termes d'entrepreneuriat au Maroc, la croissance économique passe inéluctablement par leur accès au financement. C'est ainsi qu'aujourd'hui, des opérateurs de crowdfunding ayant fait leurs preuves, notamment en Europe et aux Etats-Unis, s'implantent en Afrique, choisissant le Maroc comme point de départ. Pour le co-fondateur d'Afineety, Eric Marty, le choix du Maroc n'est pas fortuit. Il est lié à un certain nombre de variables et signes positifs qui permettent de voir en le royaume un véritable terreau pour le développement de l'activité du crowdfunding. «Le crowdfunding est une activité qui se développe partout dans le monde. Aujourd'hui, celle-ci existe dans des marchés émergents comme le Brésil, la Russie, la Chine et l'Inde. Il y a 6 mois, l'Afrique était le seul endroit où il n'y en avait pas. Le Maroc a tous les assets nécessaires qui permettent de penser que le crowdfunding pourrait se développer, à savoir une économie diversifiée et en croissance, une stabilité économique et politique à même de mettre en confiance les investisseurs et une volonté du gouvernement de mettre un cadre législatif ainsi qu'un certain nombre d'initiatives qui permettent la création et le développement des entreprises», a indiqué Eric Marty. Et à lui de poursuivre, «le Maroc se positionne aujourd'hui comme un véritable hub pour l'Afrique de l'Ouest notamment. Par ailleurs, j'ai approché des startupers et entrepreneurs qui n'ont rien à envier en matière de talent aux entrepreneurs que j'ai eu l'occasion de rencontrer en Europe» confirme t-il. Pour Arnaud Pinier, co-fondateur de Smala & Co, le potentiel du Maroc est estimé à 10 MDH en 2016. «Ces estimations sont à la fois basées sur la tendance des quatre dernières années au Maroc ainsi que l'histoire du développement de ce concept dans d'autres pays émergents, ou sur des marchés aboutis comme en France par exemple» souligne-t-il. Aubaine pour les PME et start-up Les plateformes de crowdfunding peuvent être de vrais leviers de développement de PME et de start-up à plus d'un titre. D'abord, une campagne de crowdfunding sur un projet ou une idée permet une levée de fonds relativement rapide vu que sur ce genre de plateformes, les porteurs de projets et les bailleurs de fonds des quatre coins du monde interagissent. Ensuite, lancer une campagne de crowdfunding offre une visibilité à la start-up ou à la PME pour faire valoir son produit auprès d'éventuels clients. C'est une réelle aubaine pour challenger l'idée auprès d'investisseurs, généralement des «serials entrepreneurs» qui peuvent apporter une valeur ajoutée au projet, que ce dernier soit en phase de lancement ou en phase de développement. Eric Marty Co-fondateur et président d'Afineety Dans le circuit financier traditionnel, le crowdequity ne se positionne pas en tant qu'intermédiaire financier. C'est là toute la nuance ! Le porteur de projet cherche les investisseurs comme il l'aurait fait dans la vraie vie, sauf que sur une plateforme comme la nôtre, il a accès à cette communauté d'investisseurs avec qui il peut interagir et échanger sur son projet en ligne rapidement. Nous accélérerons, dématérialisons et boostons ce qui se passe aujourd'hui sur le terrain. C'est l'originalité de ce modèle, qui est parfaitement en cohérence avec la réglementation en vigueur. Je pense que nous sommes complémentaires avec les acteurs bancaires classiques, avec qui nous pensons nouer des partenariats solides dans le futur, toujours dans l'ambition de dynamiser l'économie nationale.