Après une embellie en fin d'année 2014 et une stagnation au mois de janvier 2015, les prix baissent à nouveau, poursuivant ainsi la tendance de baisse de ces dernières années. En février, les prix moyens au Maroc ont baissé de -1,2% après une augmentation de +1% cumulée au cours des 3 mois précédents. Inévitable, le retournement du marché immobilier se confirme sur presque toutes les grandes villes du Maroc et les chiffres confirment que la capitale économique n'échappe plus à la déprime du marché immobilier. Ce mois-ci, le prix moyen casablancais s'établit à 15.692DH avec une baisse de -1,4% par rapport au mois dernier, mais la plus forte baisse a été enregistrée dans la ville du détroit à raison de -4,4%, affichant ainsi un prix moyen de 9.715DH. Retour des demandes d'achats ? La réponse en est simple. Avec cette baisse moyenne de 1,2%, les biens en vente ont reçu 66% des demandes enregistrées ce mois-ci, contre 61% au mois de janvier. Bien entendu, la ville de Fès prend la tête du classement avec 76% des demandes, suivie par la ville de Tanger. Au niveau des demandes d'achats par type de biens, 81% des recherches concernaient en effet des appartements ayant une superficie moyenne de 96m2. Côté superficie, les grandes superficies ou les surfaces familiales (100 m2 et plus) tirent mieux leur épingle du jeu autant pour l'achat que pour la location. En revanche, le marché immobilier marocain devient plus accessible pour les acquéreurs disposant d'un financement et donc d'une réelle capacité d'achat. Cette situation permettra également de vendre plus facilement à condition de proposer un bien de bonne qualité à des prix conformes à ceux du marché. Azeddine Beniouri, directeur de l'agence immobilière Immobilier Mondial Trading «L'année 2014 a vu un tassement des prix et de la demande. Compte tenu de la crise, nous constatons que la clientèle est devenue très exigeante sur la qualité des produits sur le marché. Ainsi, les prix proposés par les clients sont souvent inférieurs aux prix demandés par les promoteurs. Quant à l'année 2015, ce sera une continuité avec les mêmes problèmes connus pendant l'année précédente. Certainement, les prix n'augmenteront pas tout au long de l'année. L'offre devra être modifiée pour répondre à la demande avec un prix moyen du mètre carré inférieur à ce qui se pratique actuellement.» Sanaâ Grirane, directrice marketing & communication chez Kettani Immobilier «Il est très difficile pour nous de faire un pronostic sur les prévisions de vente pour l'année 2015, Kettani Immobilier proposant essentiellement des offres de logement balnéaire et par conséquent les tendances de vente ne se précisent qu'à partir du mois de mai, mais pour relancer le secteur, il est très important que tous les acteurs dudit secteur soient impliqués. Les promoteurs immobiliers doivent diversifier l'offre habitat destinée à la classe moyenne et s'engager sur une véritable charte qualité dans tous les processus de la construction à la livraison. Les organismes bancaires, quant à eux, doivent faciliter l'accès au financement bancaire, notamment pour les couches sociales à revenus limités. Et finalement, L'Etat qui joue un rôle très important dans la stimulation du marché de l'immobilier doit simplifier aux promoteurs les procédures administratives, notamment celles liées à la délivrance des autorisations.»