L'ouverture de la troisième édition de l'Africa CEO Forum a été marquée par les inquiétudes exprimées par le monde des affaires face à la résurgence de crises sécuritaires en Afrique. Le temps attendu Africa CEO Forum, initialement prévu à Abidjan, s'est finalement ouvert hier à Genève, en Suisse. L'événement, comme à son habitude, a mobilisé grand monde. On parle de la participation d'environ 800 décideurs économiques d'Afrique et des autres régions du monde. En tout, quelques 63 pays, dont 43 africains devaient être représentés à l'Africa CEO Forum 2015. Organisé par le groupe Jeune Afrique, en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD) et la société suisse Rainbow Unlimited, la troisième édition de cet important rassemblement d'hommes d'affaires a été marquée lors de sa séance inaugurale par les interrogations sur les perspectives économiques de l'Afrique. Inquiétudes «Ebola, des crises qui se répètent, le prix du pétrole qui baisse... La période faste est-elle terminée en Afrique ?», s'est interrogé le président de la BAD. Donald Kaberuka, dont les propos sont rapportés par le portail de Jeune Afrique, lequel ne semble pas pour autant pessimiste sur l'avenir du continent : «En 2008 et 2009, en pleine crise financière internationale, on me demandait si c'était la fin pour l'Afrique. Nous avons fait ce que nous avions à faire et l'Afrique s'en est très bien sortie», a rappelé le président sortant de l'institution bancaire panafricaine. Cependant, les troubles sécuritaires liés à la présence de Boko Haram au Nigéria, la première puissance économique africaine, constituent de sérieuses sources d'inquiétudes pour les hommes d'affaires africains, ainsi que les investisseurs étrangers. Pour le président de la BAD, ces foyers de tensions au Nigéria et en Somalie représentent «de gros problèmes pour les perspectives de développement de l'Afrique». Thématiques Les discussions à l'Africa CEO Forum, qui se poursuivent ce mardi, évoqueront plusieurs thématiques stratégiques. Il sera notamment question de la croissance des économies africaines, l'importance du digital dans la stratégie des entreprises, de même que le family business avec un zoom particulier sur l'importance de la gouvernance pour rendre plus performant le climat des affaires. Ce cadre de rencontres devrait aussi faire la part belle à l'avenir du secteur privé, notamment les sources de son financement. Souad Benbachir Administrateur directeur général CFG Group «Mieux connaître l'Afrique» CFG Group participera à l'Africa CEO Forum pour deux principales raisons. La première est notre volonté d'améliorer notre connaissance des enjeux économiques et stratégiques auxquels sont confrontées les entreprises opérant en Afrique: financement, compétitivité, croissance, etc. En second lieu, le forum, qui accueillera 800 personnes, est un espace idéal pour rencontrer des profils à la recherche de partenaires marocains, de financements, de repreneurs. Aussi, nous comptons profiter de la présence de nombreux acteurs du secteur privé opérant sur l'ensemble du continent pour nouer des contacts et retrouver des partenaires que nous connaissons déjà. L'Afrique est un «sujet d'actualité» pour plusieurs clients du CFG Group. Le Maroc affiche une ambition forte de renforcer ses liens avec le continent africain, et plusieurs entreprises marocaines s'inscrivent dans cette stratégie. Nous sommes ainsi sollicités pour identifier des cibles à acquérir, lever des financements pour concrétiser des projets dans la zone ainsi que pour la recherche d'investisseurs partenaires en vue de monter des projets. Nous rencontrons également des investisseurs venant d'Afrique anglophone qui cherchent à réaliser des acquisitions au Maroc. Plusieurs grands fonds de capital-risque basés en Afrique du Sud, par exemple, ont érigé le Maroc en zone d'intérêt. Ils nous sollicitent pour que nous leur proposions des cibles dans lesquelles investir.