Le débat sur l'avortement fait recette. La rencontre nationale sur l'encadrement juridique et les exigences de la sécurité sanitaire de cette question, ouverte ce matin à Rabat, est très courue. Ministères, magistrats, députés, médecins ont répondu présents à l'invitation du ministère de la Santé. À cette occasion El Houssaine Louardi, ministre de la Santé a présenté son plan pour «libéraliser le droit à l'avortement au Maroc». «La législation sur l'avortement est dépassée» «Les textes marocains qui régissent l'avortement sont très restrictifs, non équitables et dépassés. Cette loi ne tient pas compte de la réalité des Marocains», constate le Pr Louardi. Et d'ajouter : «Cet environnement juridique engendre un nombre important d'avortements clandestins avec des conséquences sanitaires graves et des décès maternels». Le plan d'action du ministère est composé de trois axes. Le premier est la sensibilisation à travers l'éducation sexuelle dans les écoles et au sein des familles. «Nous allons faciliter l'accès des filles, candidates à l'avortement clandestin, à l'avortement médicalisé dans toutes nos structures sanitaires», s'engage-t-il. Le ministre limite ces interventions dans le cas de viols, d'incestes et de malformations. Le dernier axe est la réforme du texte juridique en «tenant compte de nos spécificités culturelles, sociales et religieuses», précise Louardi. Pour rappel, l'article 449 du Code pénal marocain prévoit des peines de prison de six mois à deux ans contre «l'avorteur et l'avortée ainsi que les personnes intermédiaires, sauf quand il s'agit de préserver la santé ou la vie de la mère». Les travaux de la journée connaîtront des débats entre juristes, religieux et représentants de la société civile.