Les auditions détaillées des 26 personnes poursuivies dans l'affaire CGI-Madinat Badès (Al Hoceima) sont reportées aux mois d'avril et mai prochains. Aujourd'hui, mercredi 4 février, le juge d'instruction, Mohamed Touileb, devait recevoir les 26 suspects dont l'ex-DG de CDG, Anas Houir Alami, et l'ex-DG de la CGI, Mohamed Ali Ghannam, pour la première audition détaillée à la Chambre des crimes et délits financiers du Parquet de Fès. Celle-ci est reportée, après accord avec les avocats des prévenus. Ainsi, le premier groupe, constitué d'Anas Houir Alami et de Mohamed Ali Ghannam, poursuivi pour dilapidation de deniers publics, participation au faux et usage de faux dans les PV officiels, leur utilisation et délit de disposition de fonds non permis, sera auditionné par le juge d'instruction le 15 avril prochain. Le deuxième groupe, poursuivi pour dilapidation de deniers publics, participation au faux et usage de faux dans les PV officiels et leur utilisation, sera reçu le 16 avril. Celui-ci recense Najib Rhila, Karim Zayer, Mohammed Amrah, Nabil Mihrath, Ibrahim Achatbi, Imad Al Ouadghiri, Rida Fennich, Sidi Mohammed Al Hachemi, Moulay Youssef al Hachemi, Yassine Chabo, Youssef Khouya, Abdelkader Aazour, Mohammed Ahrouch, Rachid Al Hassani, Mohamed Al Alami, Omar Benaicha, Ahmed Ben Ayad, Noureddine Al Makhlouki. Le troisième groupe, qui sera auditionné le 14 mai, est composé de Mohammed Al Hafed, Abdelkah Hanane, Al Hassan Mzourate, Ahmed Majghirou, Mohammed Talba et Abdellah Atalba. Il est à rappeler qu'Anas Houir Alami, Mohamed Ali Ghannam et les 24 autres prévenus sont poursuivis dans l'affaire CGI Madinat Badès à Al Hoceima pour 18 chefs d'accusation. L'accusation de constitution de bande criminelle est, en outre, supprimée. Dans le détail, les 18 chefs d'accusation sont 10 irrégularités détectées par la commission mixte Finances-Intérieur, et concernent entre autres l'état du projet, le déroulement des travaux, depuis décembre 2011 jusqu'à la livraison des appartements à leurs propriétaires en octobre 2013, les différentes défaillances techniques aussi bien au niveau des appartements livrés que des infrastructures du projet, ainsi que la construction du projet sur un site classé zone sismique. Les 8 autres chefs d'accusation concernent la cession de 35 lots de terrains au privé à l'encontre du protocole d'accord signé entre la CGI et la société Al Omrane, le retard enregistré dans la livraison des appartements et la reconnaissance par la CGI de l'existence de défaillances techniques au niveau des constructions ainsi que les changements excessifs effectués par la CGI, à travers des filières régionales, au niveau des premiers marchés du projet et qui ont eu un impact important sur la qualité des ouvrages, des habitats, ainsi que sur leur coût de revient. Le scandale entachant le projet Madinat Badès, réalisé par la CGI, bras immobilier de la Caisse de dépôt et gestion (CDG), aurait coûté des centaines de milliards de dirhams et fait tomber plusieurs têtes. Il semble en outre que d'autres soubresauts marqueront cette affaire lors des prochaines auditions.