Il s'agit là d'un rapport qui devrait faire beaucoup de bruit durant les prochains jours. Publié en ce début de 2015 par la Coalition marocaine pour l'éducation pour tous, ce rapport dénonce l'inégalité devant le droit à l'éducation. Cette coalition comprend la Fédération nationale des associations de parents d'élèves au Maroc, la Global Initiative for Economic Social and Cultural Rights, le mouvement Anfass démocratique, Bayti, l'Union des étudiants pour le changement du système éducatif, ainsi qu'ATTAC/CADTM Maroc. Ledit rapport a été soumis au groupe de pré-session du Comité des droits économiques, sociaux et culturels de l'Organisation des Nations Unies à l'occasion de sa considération d'une liste de questions au Maroc lors de la 55e session du comité. Ce document met en lumière la politique des précédents gouvernements qui a conduit à ce qu'ils appellent les «30 années de croissance et de privatisation alarmante de l'éducation», également le titre du rapport. Selon ces ONG, durant les années 1980, les écoles publiques marocaines étaient connues pour leur excellence. Tout aurait basculé après la mise en œuvre du programme d'ajustement structurel recommandé par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Il s'agissait de réduire le budget alloué à l'éducation. Entre 1983 et 1989, le budget aurait ainsi été contracté de 11%. Pour la coalition, c'est l'application de ce programme qui a marqué la première étape vers la privatisation. Entre 2000 et 2013, soit 13 ans, le pourcentage d'élèves inscrits en école primaire privée a plus que triplé. Ces ONG dénoncent également la mise en œuvre d'un ensemble de programme infructueux, depuis les années 2000, notamment le programme d'urgence Najah. Parallèlement, le rapport souligne la fermeture de nombreuses écoles publiques (primaires et secondaires), principalement à Casablanca et Rabat. La coalition soutient que «c'est un indicateur alarmant de la baisse de l'engagement de l'Etat à fournir une éducation gratuite et excellente pour tous». Voir le rapport 30ans de privatisation alarmante de l'éducation