Cluster, RMIE, TISC, ces mots ne vous disent peut-être rien, pourtant ils portent en eux les ambitions marocaines en termes d'innovation et transfert de savoir. En effet, ce sont les outils mis en place par les différentes institutions qui s'occupent de ce volet à travers une collaboration approfondie avec le secteur privé. Ainsi, les clusters viennent donner forme à la stratégie Maroc Innovation portée par le ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies (MCINT). «Les clusters sont des associations qui lient entreprises, centres de recherche et institutions», définit Youssef Fadil, chef de division des plateformes au MCINT, avant d'étayer qu' ils ont pour objectif de produire des projets collaboratifs innovants. Ces plateformes se basent sur la recherche et la formation au profit des entreprises. Ces dernières doivent d'ailleurs représenter au moins 60% dans chaque cluster dont le nombre minimum de membres est de 15. Ces structures, une fois labellisées, peuvent bénéficier d'un fonds d'appui dédié dont l'enveloppe est de 62 millions de dirhams sur 3 ans, mais aussi du fonds de soutien à l'innovation prévu dans le cadre du programme Tatwir et qui peut aller jusqu'à 4 millions de dirhams en soutien pour la R&D. Cela devra ensuite faire partie des prérogatives du Centre marocain de l'innovation en cours de création. Concrètement, un premier appel à projets a été lancé le 18 février dernier et a permis de sélectionner 4 clusters sur les 5 candidatures présentées. «Notre objectif est d'arriver à créer 15 clusters donnant lieu à une centaine de projets collaboratifs innovants à l'horizon 2013», avance Youssef Fadil. Autre structure censée promouvoir l'innovation au Maroc, le Réseau Maroc innovation et essaimage, portée cette fois par le Centre national de recherche scientifique et technique (CNRST). «Le RMIE a pour objectif de créer des incubateurs qui transforment les idées en projets bancables», explique Selma Dinia du CNRST. Ceux qui veulent en bénéficier doivent adhérer à la charte propre au RMIE. Ils pourront ainsi bénéficier d'un accompagnement qui consiste en l'hébergement, la formation et l'expertise du CNRST, mais aussi d'un appui financier qui peut aller jusqu'à 230.000 dirhams pour l'incubation et de 15.000 pour ceux qui doivent passer par une phase de pré-évaluation. Jusqu'à présent, sur les 84 projets soumis, 40 ont été soutenus, dont 10 sont d'ores et déjà sortis de l'incubateur et 12 ont été abandonnés. Le RMIE attend toujours son GIP Toutefois, le RMIE attend toujours sa structure juridique autonome. Ainsi, si le choix a été porté sur une forme de groupement d'intérêt professionnel, signé le 1er mars, il faut attendre sa publication au Bulletin officiel. Un dernier outil est porté cette fois par l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC). Il s'agit du réseau TISC, acronyme anglais de réseau de centres d'informations technologiques. Il a pour objectif de traquer les brevets technologiques innovants et surtout le «développement technologique des entreprises en valorisant les résultats de la recherche à travers le rapprochement entre universités et entreprises», avance Noureddine Boukharouaa de l'OMPIC. Ces outils sont en fait autant de jalons posés sur le chemin que doit emprunter le royaume pour faire émerger son économie du savoir, vrai levier de croissance pour l'économie dans sa globalité. Les officiels affichent donc leur volonté de n'épargner aucun effort pour aider les entreprises marocaines à réussir ce pari, à elles de saisir la balle au bond...