Comme dans toutes les régions sinistrées à cause des intempéries, le déficit des infrastructures s'est révélé avec acuité. À Tiznit, les travaux pour protéger la ville contre les inondations n'ont pas été achevés. Les explication d'Abdellatif Ouammou, président du Conseil de la ville. Les ECO : Quelle est la situation dans les communes sinistrées ? Abdellatif Ouammou : Tous les centres d'habitations et toutes les communes notamment celles se trouvant sur les côtes sont aujourd'hui isolées à cause des inondations. Toutes voies d'accès sont coupées. L'alerte est au niveau maximum. Toutes les composantes de la ville, autorités locales et société civiles, sont mobilisées. Heureusement, aucune perte humaine n'est à déplorer dans la région de Tiznit comme cela a été le cas à Guelmin. Mais les dégâts matériels sont particulièrement importants ainsi qu'à Mirleft. Les inondations ont levé le voile sur la grande fragilité des infrastructures dans la région. Des communes de la région ne sont plus approvisionnées. Que font les autorités compétentes pour remédier à la situation ? La situation est assez particulière. Il faut dire que l'on n'est pas équipé pour ce genre de situation. Les communes sont impuissantes face à ce fléau. Normalement, c'est le rôle de l'Entraide sociale, instrument de l'Etat qui doit intervenir et assurer le cheminement de denrées alimentaires vers les populations sinistrées. L'Entraide nationale bénéfice de maisons d'hébergement (dar talib...) mais, dans la région, celles-ci sont fermées. Résultat, les populations n'ont pas où s'abriter. Quelles mesures avez-vous prises pour désenclaver les régions ? Le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad, a fait le déplacement pour évaluer l'ampleur des dégâts. Des mesures ont déjà été prises pour soulager les populations sinistrées. Mais il faut penser à long terme et mettre en place une stratégie pour parer à d'autres catastrophes naturelles avec efficacité. Justement, est-ce que la ville de Tiznit est armée contre la colère de la nature? Pas du tout. Les moyens sont très limités. Le Conseil de la ville de Tiznit travaille aujourd'hui avec des moyens très précaires. Pour faire face aux dernières intempéries, on a mobilisé tous les moyens dont nous disposions. Ce n'est naturellement pas suffisant. Mais aurait-on pu éviter la catastrophe si les infrastructures avaient été mises à niveau ? Personne ne peut prévoir l'ampleur de catastrophes naturelles mais on aurait pu limiter les dégâts. Les infrastructures qui devaient protéger la ville contre les crues n'ont pas été achevés. On travaille toujours par tranche, et l'on avance lentement. Il faut reconnaître que si les travaux du barrage pour dévier l'oued n'avaient pas été réalisés, la situation aurait été beaucoup plus dramatique. N'oublions pas que la région a reçu plus 200 m3 d'eau en moins de 24 heures.