La perception historique de la notion du temps et des priorités dans nos pays est relativement banale en comparaison avec celle des pays développés. La mauvaise habitude ou la culture derrière la banalité de la perception du temps n'est qu'une échappatoire. En visitant ou en vivant dans un pays en voie de développement, on se rend rapidement compte que la notion de «gérer» le temps et les priorités est une pure théorie qui ne trouve rien de pratique dans notre vie de tous les jours. Avec toute la bonne volonté du monde et bien que vous essayez de vous prêter à l'exercice de la planification, le résultat ne sera que 20% précis au meilleur des cas. Est-ce par incompétence? Est-ce par ignorance des techniques de planification ou de gestion? Comment pouvez-vous planifier et respecter les délais et les priorités de votre planification dans un écosystème qui ne respecte que rarement ou par coïncidence ses engagements de délais, de rendez-vous, de deadlines, et de priorités? Quand je parle d'écosystème, je pense à vos clients, vos fournisseurs, vos amis, vos connaissances, vos partenaires, vos interlocuteurs dans les services publiques...Est-ce une question culturelle relative aux pays en voie de développement ? Nous ne pouvons certainement pas nier que la perception historique de la notion du temps et des priorités dans nos pays est relativement banale et sans importance en la comparant à celle des pays développés. Est-ce que nous devons à chaque fois blâmer notre culture quand nous n'évaluons pas l'impact de notre mauvaise gestion et quand nous trouvons mille et une raisons pour ne pas ou ne plus faire correctement notre travail? Exemplarité La mauvaise habitude ou la culture derrière la banalité de la perception du temps n'est qu'une échappatoire et une justification sans fondement de notre incapacité collective à résoudre ce problème d'inefficacité et de manque de productivité. La raison de notre défaillance collective dans la gestion des temps et des priorités n'est pas culturelle, mais plus une question d'exemplarité. Les managers doivent être conscients que leur planification et la gestion précise de leurs temps et priorités font en sorte que la pyramide qui est au dessous d'eux respecte d'une façon ou d'une autre leurs échéanciers par effet de cascade. Si ces managers ne prennent leurs décisions qu'à la dernière minute et ne font vivre leurs équipes que dans le stress de l'exception urgente et non planifiée, le résultat est que la contamination pyramidale Top-Down de la mauvaise gestion se propage dans l'entreprise et la société en général. À tire d'exemple, une entreprise connue de la place, effectue plus de 80% de ses commandes à J-5 du lancement des opérations. Le directeur général est conscient du problème causé par ce type de démarche mais n'y peut rien comme ce sont ses clients grands comptes à lui qui n'avertissent qu'à J-7 en justifiant à tort et à travers l'urgence par un événement majeur qu'il faut respecter: Inauguration par un VIP, livraison commerciale,...Quand nous creusons plus loin, nous trouvons que le client du client est la source de la mauvaise planification, et ainsi de suite. Jusqu'où arriverons-nous? ... La conclusion est simple et sans équivoque, la contamination pyramidale Top-Down de la mauvaise gestion se propage dans l'économie entre clients et fournisseurs. Dualité Dans le mode de fonctionnement des multinationales, une dualité culturelle est perceptible dans le devoir de justifier pourquoi et comment des délais ne sont pas respectés et surtout pourquoi des prévisions de commandes ne sont jamais honorées. Vous savez pourquoi vous ne pouvez jamais faire des prévisions de commande? Tout simplement parce que le prévisionnel des grands donneurs d'ordres ne sont jamais précis. Nous ne parlons pas de 10% de marge d'erreur, mais nous parlons bien de 20% de commandes honorées sur des prévisions annuelles de dépenses bien trop jolis à voir sur les tableaux de bord que sur la réalité. Comment souhaitez-vous gérer des priorités et des allocations précises de vos ressources dans un tel écosystème? Avec tout l'optimisme du monde, vous n'y arriverez pas rationnellement parlant. Ce sont là autant d'exemples qui insistent sur le fait que le phénomène de la mauvaise gestion du temps et des priorités n'est ni une action ni une question de sensibilisation et de formation d'individus sans implication du top management. Il s'agit d'une crise d'exemplarité et d'effet domino Top-Down dans les pays en voie de développement. La rigueur vient du sommet de la pyramide et nom du bas. Ce n'est pas une question d'organisation, mais une question d'hommes. Les managers doivent être conscients que la planification et la gestion de leurs temps et leurs priorités impactent par effet domino et par effet d'exemplarité la façon et l'état d'esprit avec lesquelles les citoyens lambda ...chef d'entreprise, femme de ménage, ingénieur, mécanicien, agent de commune...gèrent leurs journées au niveau microéconomique.