Dans moins d'une année, le Maroc organisera des élections communales, les plus importantes de son histoire, puisqu'elles constitueront le socle du modèle de la régionalisation avancée. Lequel modèle hypothéquera l'avenir du Maroc pendant des années, voire des décennies. C'est pourquoi, le souverain a insisté, dans son discours d'ouverture de la session parlementaire d'automne, sur la nécessaire mise à niveau de la pratique de la chose politique. «Cela induit aussi la nécessité de s'astreindre aux lois et règles de déontologie, contrairement aux agissements et aux comportements de certains élus qui sont préjudiciables à eux-mêmes, à leurs partis et à leur patrie», martelait le souverain. Or, une heure après ce discours, riche en recommandations envers la classe politique, le leader du parti de l'Istiqlal, Hamid Chabat, en est venu aux mains avec un conseiller du PAM, Aziz Lebbar, dans l'enceinte même du Parlement où retentissait encore l'écho des propos royaux ! Autant dire avec beaucoup d'amertume que cette présumée élite, censée pouvoir nous gouverner, est pitoyable. Il faudrait plaindre le peuple marocain qui devrait répondre à l'appel de citoyenneté et aller aux urnes pour choisir parmi «cette» même élite, ceux qui vont prendre en charge les destinées du pays. Ce qui s'est passé doit nous interpeller tous, car ni les appels au calme ni l'expulsion expéditive par le PAM de son conseiller ne peuvent atténuer l'impact ô combien préjudiciable à l'ensemble de la classe politique. C'est dire que les hommes d'aujourd'hui ont beaucoup à faire pour prétendre placer le Maroc de demain sur orbite !