Les professionnels du transport routier menacent de répercuter la hausse du prix du carburant. Ils interpellent la tutelle pour trouver des solutions à leurs difficultés. Pour le ministère du Transport, aucune hausse de prix n'est à l'ordre du jour. Les opérateurs du secteur routier annoncent leur volonté d'augmenter les prix du transport de 20%. Ceux-ci reviennent en effet à la charge pour dénoncer l'effet de l'indexation des prix du carburant dans un secteur déjà plombé par l'informel. «Nous avons, à maintes reprises, alerté le ministère de tutelle, mais rien n'a été fait alors que le secteur est un important pilier de l'économie nationale et il est lié à aux autres secteurs d'activités», explique Mohamed Mitali, secrétaire général de la Fédération nationale du transport routier. Le représentant des transporteurs tient à préciser que la situation est si grave que jusqu'ici, «cinq opérateurs de ce secteur ont mis la clé sous le paillasson». Le prix du gasoil a connu trois augmentations et chaque fois, «le secteur en a supporté les conséquences économiques», lance Mitali. Cela est d'autant plus grave qu'à présent, le secteur est dans une stagnation alarmante. Même les marges des transporteurs ne sont plus aussi importantes que par le passé. «Un camion qui part, par exemple, vers le sud dépense 4.000 DH alors que le voyage est facturé au client pour 5.000 DH». Pour aller de l'avant, les professionnels proposent d'augmenter la TVA de 20% au lieu de 14%, une solution efficace pour évincer l'informel. «Nous avons également demandé au ministère de tutelle d'accorder aux professionnels du secteur un tarif spécial sur les autoroutes», déclare Mitali. «Les transporteurs estiment que cela encouragerait à emprunter les circuits autoroutiers, et par conséquent, désengorgerait le trafic dans les villes, nous demandons également une compensation du gasoil», ajoute le professionnel. «La tension est vive parmi les opérateurs», prévient-il. Pourtant pour Najib boulif, ministre délégué chargé du transport auprès du ministère de l'équipement, du Transport et de la Logistique, «la hausse du prix du transport n'est pas à l'ordre du jour».«Au ministère, nous n'avons rien reçu d'officiel. Le représentant du secteur à la CGEM a présenté un mémorandum sur les différentes actions à introduire dans la loi des finances 2015», précise le ministre aux ECO. Le secteur routier représente 6% du PIB et 9% de la valeur ajoutée du secteur tertiaire. Tous modes confondus, le transport absorbe 34% de la consommation nationale de l'énergie et emploie plus d'un million de personnes. Il produit une fiscalité qui contribue aux recettes du budget général de l'Etat à hauteur de 15%. Le moyen routier au Maroc est dominant dans le transport intérieur, il emploie 80% de la main-d'œuvre du secteur du transport tous modes confondus.