Le Trésor confirme son absence du marché obligataire avec des levées en forte baisse par rapport à la même période de l'année dernière. La stabilisation des taux est le principal fait marquant ayant caractérisé le marché des titres souverains le mois dernier. C'est ce qui ressort de la lettre d'information mensuelle sur les marchés au titre du mois de juillet, un document publié par BMCE Capital Gestion destiné aux professionnels de l'investissement. C'est ainsi que la situation sur le marché obligataire s'est caractérisée durant le mois de juillet par un Trésor qui confirme son absence du marché obligataire avec des levées en forte baisse par rapport à la même période de l'année dernière. En effet, dans un contexte d'amélioration continue des finances publiques et de maîtrise de ses besoins de financement, le Trésor a dû limiter son recours sur le marché primaire des bons du Trésor. De son côté, la demande de la part des investisseurs baisse à un niveau de 14,2 MMDH. «Après avoir vécu un premier semestre foudroyant avec une forte demande des investisseurs sur le marché primaire des bons du Trésor (BDT) induisant par la même occasion une chute spectaculaire des taux d'intérêt, le deuxième semestre s'inscrit, lui, dans une tendance de marché en net ralentissement en termes d'activité à cause de la faiblesse des levées du Trésor et du niveau jugé trop bas de la courbe des taux d'intérêt par un certain nombre d'investisseurs institutionnels», nous explique à cet égard un professionnel du marché. Une demande en baisse Même face à cette demande en baisse, le Trésor a retenu un montant de 2,1 MMDH, soit un taux de satisfaction de seulement 15%. Par ailleurs, après la forte baisse des taux au premier semestre, les taux sur le marché primaire se stabilisent durant le mois de juillet, et ce sur l'ensemble des maturités. D'ailleurs, sur l'ensemble du mois, le Trésor a levé 2,06 MMDH, niveau inférieur à ses besoins annoncés compris entre 3 et 3,5 MMDH. En outre, et compte tenu d'un montant de 6 MMDH de tombées en principal, le Trésor s'est désendetté de près de 4 MMDH. En effet, le mois de juillet a été caractérisé par des opérations de rachat et d'échange de valeurs du Trésor pour un montant de 2,5 MMDH. Les tombées initiales ont été reportées à février 2035. Les taux sur le marché secondaire se stabilisent également, et ce sur l'ensemble des points de la courbe. Notons que les variations sont comprises entre -4 points de base pour la maturité 26 semaines et +4 points de base pour les maturités 10 ans et 15 ans. Pour ce qui est du marché de la dette privée, étant donné «la baisse des taux qui a laminé l'intégralité de la courbe, les émetteurs de la dette privée se sont en toute logique jetés sur l'occasion en multipliant leurs sorties. La batterie d'instruments de financement dont ils disposent et qui vont des certificats de dépôts, des billets de trésorerie, des bons de sociétés de financement aux obligations, ont pour l'occasion accusé une hausse importante de leur encours», nous assure notre expert. Les émissions réalisées durant le mois de juin 2014 se sont établies à près de 5 MMDH. Tant que les taux d'intérêts campent dans ces bas niveaux, que le marché de la dette continuera de séduire les émetteurs privés, ils privilégieront cette voie de financement, moins onéreuse que le mode de financement classique via la voie bancaire. Poursuite de la stabilité des taux En tout cas, l'encours global de la dette privée se situe à fin juin dernier à 173,6 MMDH. Globalement, le gisement de la dette privée demeure dominé par des obligations, lesquelles représentent 57% du volume global. Quant au gisement des certificats de dépôts, il représente 34% de l'encours global de la dette privée, suivi des bons de société de financement avec une contribution de 7%. Enfin, le compartiment le plus étroit est celui des billets de trésoreries avec une part de 2%. Les banques représentent 46% du gisement global, essentiellement Attijariwafa bank, BMCE, Société générale, Crédit du Maroc et BMCI avec des encours respectifs de 17, 15, 10, 6 et 6 MMDH. Ainsi, le Trésor semble jusqu'à présent bien gérer ses besoins de financement pour l'exercice 2014. Il se dégage, suite à ces données, un large consensus de la place autour d'une stabilité des taux d'intérêt pour le reste de l'année, quoiqu'une une correction technique des taux à la hausse ne soit pas à exclure. Poursuite de l'amélioration du déficit de liquidité Le déficit de liquidité poursuit son amélioration sur le mois de juin, et ce pour un montant moyen de 3,5 MMDH. Rappelons que cette amélioration fait suite à l'encaissement par l'état des dividendes ainsi qu'à l'encaissement de l'IS. Le déficit de liquidité a baissé en moyenne sur le mois à près de 41,6 MMDH contre 45,1 MMDH en juin. La moyenne des taux Repo se fixe à un niveau de 2,90%. De son côté, la Banque centrale a poursuivi son soutien au marché monétaire avec une intervention moyenne de 41,9 MMDH sur le mois, stabilisant les taux monétaires autour du taux directeur. Dans ce contexte, la moyenne des TMP sur le marché interbancaire ressort stable à un niveau de 3,01%.