Le business marocain a repris son bâton de pèlerin. Pour une quatrième édition consécutive, la Caravane de l'export vient de se relancer sur un périple qui devrait la mener dans quatre pays partenaires économiques du royaume - à des degrés différents - de la région subsaharienne de l'Afrique. La première étape se déroule aujourd'hui même au Ghana, et devrait être suivie par celles du Bénin, du Togo - membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest - et de l'Angola. La délégation marocaine est composée d'une centaine de responsables d'entreprises à la recherche de partenariats commerciaux et d'investissements dans ces pays, et d'une dizaine d'institutionnels du département du commerce extérieur et de Maroc export. Les secteurs les plus dynamiques à l'international y sont représentés, notamment la pharmacie, le BTP, les engrais, l'agro-alimentaire, le secteur bancaire et l'énergie. Des représentations sectorielles, qui, comparées aux potentiels de chacun des pays précités, donnent bien une idée sur ce que ces businessmen sont allés chercher si loin. La première de ces économies, le Ghana, est un marché de 23 millions de consommateurs. Mais ses réels potentiels se trouvent dans son sous-sol. Ce pays est en effet très riche en matières premières minières, et deviendra, dans les années à venir, un pays producteur de pétrole grâce à la découverte en 2007 de ressources pétrolières offshore non négligeables. Par ailleurs, c'est aussi une économie largement basée sur l'agriculture, ce qui en fait une aubaine certaine pour les fertilisants de l'OCP, cherchant de plus en plus à s'ouvrir aux marchés de l'intérieur du continent noir. En termes d'échanges commerciaux entre le Maroc et le Ghana, on note d'ailleurs une progression annuelle moyenne de 33% sur les quatre dernières années, correspondant à une valeur de 76 millions de dollars en 2010, dont 70 millions d'exportations marocaines. Lobbying institutionnel Au Bénin, si le secteur agricole est, là aussi, la principale locomotive de la croissance, l'activité portuaire n'en est pas moins attractive aux yeux des investisseurs marocains. Ce pays, qui compte près de 9 millions d'habitants, représente une plateforme stratégique, sur la rive de l'Océan atlantique, permettant l'accès à un marché de 200 millions de consommateurs. Les échanges commerciaux entre le royaume et ce pays ont cru de 5% en moyenne annuelle de 2006 à 2010, titillant la valeur de 30 millions de dollars en 2010, dont 26 millions d'exportations marocaines. À Lomé, la capitale togolaise, c'est un marché tout aussi minime (6 millions d'habitants) qui s'ouvre au business marocain. Ce pays a toutefois mené d'importantes réformes économiques visant la libéralisation des échanges, l'amélioration de l'environnement des affaires, et la réalisation d'une croissance économique soutenue et stable. Les échanges commerciaux entre le Maroc et le Togo ont progressé de 21% en moyenne annuelle sur la période 2006-2010, pour une valeur qui était de 41 millions de dollars en 2010, avec un excédent de 31 millions en faveur du Maroc. Par ailleurs, ces deux derniers pays appartenant à l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le dossier de la signature du projet d'accord commercial et d'investissement avec cette zone sera sans doute remis sur la table par Abdellatif Maâzouz, le ministre du Commerce extérieur, qui devra une fois de plus «vendre» la position marocaine. Chercheur d'or... noir La dernière étape de cette Caravane sera l'Angola. Là aussi, les matières premières minières sont les principales attractivités de l'économie locale, notamment en ce qui concerne la production d'hydrocarbures et de pierres précieuses. Pour les premières ressources, le fait de se tourner vers ce pays et le Ghana ne semble pas fortuit, dans un contexte marqué par des fluctuations très «capricieuses» du prix du baril à l'international. Quant aux échanges commerciaux bilatéraux entre le Maroc et l'Angola, ils se sont élevés à 35 millions de dollars en 2010, en termes de valeur, avec une évolution annuelle moyenne de 20% sur les cinq dernières années. Ils sont constitués essentiellement d'exportations marocaines.