Un coup de fil du DG de l'ANRT débloque enfin la situation. Ahizoune est favorable au dégroupage, mais celui-ci doit s'opérer de manière équitable. Abdeslam Ahizoune est un homme qui ne mâche pas ses mots. À l'occasion de la présentation des résultats semestriels, lundi à Rabat, le président du directoire de Maroc Telecom a commencé par les sujets «chauds». Avant de passer aux chiffres, il a commencé par le fameux dégroupage (partage des infrastructures filaires avec les autres opérateurs) décrété par l'ANRT. Le régulateur du secteur des télécoms a posé, rappelons-le, un ultimatum à Maroc Telecom prenant fin le 1er août. Inébranlable comme il y a six mois, Ahizoune a réitéré le fait que Maroc Telecom est d'accord pour le dégroupage, mais il n'admet pas l'idée que cela se fasse inéquitablement. En effet, enchaîne-t-il, le modèle tel que présenté aujourd'hui est pénalisant pour celui qui investit. «Nous sommes même demandeurs du partage des infrastructures car il permet un partage des coûts et un développement plus rapide du secteur», conclut Ahizoune. L'autre hic signalé par le responsable concerne le fait que l'ANRT ne va plus passer par la justice pour sévir contre les contrevenants. Plus encore, le régulateur a multiplié par deux le montant des amendes, déplore-t-il. En tout cas, tout le monde attend que le projet de loi passe au Parlement pour que chacun fasse valoir ses arguments. Ahizoune ne s'arrête pas là. Il estime que ces changements impactent directement le lancement de la 4G au Maroc, de la FTTH (fibre optique à domicile) et ralentit les infrastructures ADSL. Ironie du sort, Maroc Telecom va bientôt lancer la 4G au Gabon où il y est autorisé, avant le Maroc. Quant à la fibre optique, l'opérateur n'a pas encore l'autorisation de la commercialiser au Maroc, car «le régulateur veut que les autres le fassent d'abord». Mais un scoop a été annoncé par Ahizoune qui a confié avoir été au téléphone avec le DG de l'ANRT, lui annonçant que Maroc Telecom peut commercialiser la FTTH. Quant aux perspectives de cette technologie au Maroc, il a expliqué que cela dépend de la demande et de la visibilité que donnera le cadre réglementaire. En tout cas, comme il le rappelle, le marché marocain est encore vierge. «Nous avons des villes entières où il n'y a pas un morceau de cuivre. Je fais notamment allusion aux villes nouvelles». Ahizoune en déduit qu'il faut un vrai plan de développement des NTIC au Maroc.