Depuis que la loi 25-06 portant sur les signes distinctifs d'origine et de qualité (SDOQ) des denrées alimentaires et des produits agricoles et halieutiques en juin 2008 a pris effet, ils ne sont pas moins de 21 produits du terroir à avoir aujourd'hui décroché leur label. Délivrés par le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, ce sésame est réparti en deux catégories. D'une part, l'Indication géographique protégée (IGP) permettant d'identifier un produit comme étant originaire d'un territoire [...] lorsqu'une qualité, une réputation ou toute autre caractéristique déterminée dudit produit peut être attribuée essentiellement à cette origine géographique. Dans ce compartiment, figurent actuellement 17 produits dont notamment l'argan, la clémentine de Berkane, les dattes majhoul du Tafilalet, la viande d'agneau de Béni-Guil, la grenade sefri d'Ouled Abdellah et le fromage de chèvre de Chefchaouen. Dans le second lot labellisé, il est question des produits à «appellation d'origine protégée» (AOP). Ici, l'huile d'olive de Tyout-Chiadma, le safran de Taliouine et la rose de Kelâat M'Gouna-Dadès ont pu bénéficier de cette étiquette, laquelle met en relief les facteurs humains et naturels qui donnent au produit sa qualité et sa réputation. Enfin, la viande rouge a son label «agneau laiton». Plusieurs produits devraient par ailleurs intégrer cette liste, en attendant la finalisation des procédures préalables nécessaires à l'attribution des labels. Il s'agit entre autres de l'huile essentielle de lavandin d'Oulmès, du miel de Haha, de l'huile d'olive extra-vierge Ghmat Aylane ou encore des câpres de Safi, du henné de Foum Zguid. Quatre organismes de certification et de contrôle sont aujourd'hui agréés par le département de l'Agriculture. Il s'agit d'Ecocert Maroc, Bureau Veritas Maroc, Normacert et Certiparh. Certification «systématique» ? Il reste le volet de l'estampillage «bio», assez sollicité par le marché. À ce sujet, «il y a bien des coopératives qui remplissent en effet toutes les conditions bio... mais elles n'iront pas certifier cela, parce qu'elles n'en n'ont pas les moyens et que la démarche administrative est complexe», continue notre source. Le fait est que, selon ces professionnels, la nécessité de la reconduction d'une certification n'est pas systématique, eu égard aux frais annuels qu'elle suppose. Ce qui est certain, c'est que plusieurs avis recueillis penchent pour que cette question relative à la certification et aux formalités y afférentes soit repensée, afin que les professionnels du secteur se fassent plus nombreux à y recourir et donc à multiplier leurs chances d'accès aux marchés étrangers.