Le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime passe à la vitesse supérieure pour promouvoir lesproduits du terroir. Après la labellisation de certains produits et la mise en avant de ces produits lors de salons dédiés et autres évènements, l'heure est à présent à la communication. Une vaste opération de marketing sera bientôt lancée par le département d'Akhannouch. Objectif : valoriser ces produits labellisés auprès de la population locale productrice, des opérateurs économiques, ainsi que des consommateurs. Le fait est que les autorités veulent insuffler une nouvelle dynamique, dans le cadre de Maroc Vert, aux produits du terroir. Cette politique a commencé à prendre forme déjà en 2008, avec l'adoption de la loi n°25-06, relative aux Signes distinctifs d'origine et de qualité (SDOQ) des denrées alimentaires et produits halieutiques et agricoles. Ainsi, six produits du terroir ont été labellisés à travers trois signes, que sont l'Indication géographique (IG), l'Appellation d'origine (AO) et le Label agricole (LA). Il s'agit plus précisément de l'IGP argan, l'AOP huile d'olive Tyout Chiadma, l'IG «Clémentine de Berkane», l'AO «Safran de Taliouine», l'IG «Dattes Majhoul de Tafilalet», et le LA «Agneau laiton». Ce sera donc toute une stratégie de marketing et de commercialisation qui sera tissée autour de ces produits. Si l'on ne connaît pas encore le prestataire qui aura en charge l'élaboration de ce plan, les deux grands axes qui en constitueront l'ossature sont tout de même évidents. Il s'agit, d'abord, de développer un marketing de ces produits sur le marché national. Ensuite, porter ces produits labellisés vers un meilleur positionnement sur le marché international. À l'heure du business «bio» À la base de cette offensive promotionnelle, les arguments se ressemblent. «Ces produits tardent à se faire une certaine notoriété dans les grandes sphères de consommation du pays», nous explique un responsable de l'Agence de développement agricole (ADA). «Le SDOQ est un système récent et encore méconnu au niveau national», enchaîne-t-on du côté du ministère. Sur un autre plan, force est de constater que les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de produits aux origines naturelles, saines et vérifiées. L'ère du «bio» est devenue tout un business, aussi bien dans l'alimentaire que le cosmétique. Avis d'experts, «40% des consommateurs de l'UE sont disposés à payer 10% de plus pour des produits d'origine garantie». Le Maroc a donc tout à gagner dans cette économie du naturel, jouissant d'ailleurs déjà d'une certaine réputation dans le secteur.