Hier à Rabat, la ministre délégué aux Affaires étrangères a jeté la lumière sur un certain nombre de questions liées à la question du Sahara marocain. Pour elle, la durée de la mission de la Minurso est à revoir. Sortie médiatique mi-figue mi-raisin de Mbarka Bouaida, hier au forum de la MAP consacré au dossier des droits de l'homme. La ministre déléguée aux Affaires étrangères n'est vraisemblablement pas forte en terminologie arabe liée au dossier du Sahara marocain. Elle a parlé de «otrouha» (thèse, ndlr) en qualifiant la proposition marocaine d'autonomie pour les provinces du sud. Selon l'usage, le terme est souvent utilisé pour qualifier la thèse des séparatistes du polisario, qui contrairement à la copie marocaine, n'a pas de soubassement légal ni fondement économique ou social. La ministre a parlé aussi de volonté politicienne du pays par rapport à ses engagements dans le domaine des droits de l'homme, en voulant dire politique. À par cela, la diplomate a bien fait d'attirer l'attention sur un certain nombre de points sensibles. À quelques semaines du vote du Conseil de sécurité pour le renouvellement de la mission de la Minurso, Bouaida a pointé du doigt la périodicité par trop courte de 12 mois de cette mission qui compromet toute continuité. Elle a aussi réitéré la position marocaine contre l'élargissement de cette mission aux droits de l'homme. Bouaida n'a pas manqué d'appeler à un recensement des séquestrés de Tindouf dans une période, ajoute-t-elle, où les aides humanitaires rétrécissent comme peau de chagrin. Elle a souligné que, contrairement à ses détracteurs, le Maroc dispose d'une feuille de route bien tracée dans le domaine des droits de l'homme. Pour elle, la diplomatie marocaine est dans ce sens proactive et non uniquement réactive, comme cela est véhiculé à tout bout de champ. Justement, le fait que le Maroc dispose d'un modèle de développement intégré pour ses provinces du sud à travers le rapport du CESE, qui vient s'ajouter à la proposition d'autonomie, est la preuve que le travail se fait aussi bien en amont qu'en aval. Bouaida a expliqué dans ce sens que la diplomatie marocaine est multiple, politique, économique et sociale. Elle vient de connaître une inflexion majeure suite à la tournée royale en Afrique et les accords et conventions signés dans plusieurs domaines. Quant à la question du timing, la ministre a expliqué que la proposition d'autonomie doit être logiquement successive à la régionalisation dont la loi organique doit figurer à l'ordre du jour de la session parlementaire qui commence aujourd'hui.